M. Edano, 47 ans, était le porte-parole du gouvernement précédent de Naoto Kan. Il est devenu familier des Japonais en apparaissant très régulièrement sur les écrans après le séisme, le tsunami et l'accident nucléaire du 11 mars, afin d'informer sur l'état des recherches et l'évolution de la crise à Fukushima.
L'annonce de sa nomination a été officialisée par Osamu Fujimura, qui a succédé il y a dix jours à M. Edano au poste clé de porte-parole et de secrétaire général du gouvernement. "Après le désastre du 11 mars, il s'est occupé non seulement des problèmes généraux de la reconstruction mais aussi de la question particulière de Fukushima", a souligné M. Fujimura, ajoutant que sa désignation couronnait ses résultats à ses anciennes fonctions.
M. Edano devra notamment s'attaquer au défi de la politique énergétique du Japon, bouleversée par l'accident de Fukushima depuis lequel la plupart des 54 réacteurs nucléaires du pays sont arrêtés par précaution.
Il aura aussi pour tâche de favoriser le redémarrage de l'économie japonaise, en récession depuis le début de l'année.
Le précédent chef du puissant ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie (Meti), Yoshio Hachiro, a démissionné samedi à peine une semaine après sa nomination dans le nouveau gouvernement de centre-gauche dirigé par M. Noda.
La veille, lors de commentaires sur une visite effectuée à Fukushima en compagnie du chef du gouvernement, M. Hachiro avait déclaré : "Malheureusement, il n'y avait pas âme qui vivait dans les rues des agglomérations voisines de la centrale. Cela faisait penser à une ville de mort".
Cette remarque avait immédiatement été dénoncée comme des preuves d'insensibilité et de mauvais goût par l'opposition conservatrice qui avait demandé à M. Noda de renvoyer leur auteur.
Six mois après le séisme et le tsunami du 11 mars qui ont fait près de 20.000 morts dans le Nord-Est et entraîné l'accident nucléaire, le sujet reste très sensible au Japon.
Quelque 80.000 personnes ont été évacuées autour de Fukushima Daiichi (située à 220 km au nord-est de Tokyo), une centrale victime d'explosions et de fuites radioactives après le passage d'une vague géante de 14 mètres de haut.
Les autorités ont laissé entendre que les évacués ne pourraient pas rentrer chez eux avant des années, en raison de la contamination des environs du site. Le départ prématuré de M. Hachiro a constitué un rude coup pour M. Noda, sixième Premier ministre en cinq ans d'un pays en proie à l'instabilité politique.
Ancien ministre des Finances, M. Noda vient de remplacer comme chef du gouvernement et comme président du Parti démocrate du Japon (centre-gauche) Naoto Kan, dont la gestion des conséquences du tsunami et de l'accident nucléaire a suscité de vives critiques.
AFP/VNA/CVN