Japon : la campagne nationale des législatives démarre près de Fukushima

La campagne pour les élections législatives anticipées du 16 décembre a officiellement débuté le 4 décembre dans un lieu symbolique : les préfectures du Nord-Est sinistrées par le tsunami du 11 mars 2011, à proximité de la centrale nucléaire ravagée de Fukushima.

Le Premier ministre de centre-gauche, Yoshihiko Noda (centre), le 4 décembre à Iwaki. Photo : AFP/VNA/CVN

Le Premier ministre de centre-gauche, Yoshihiko Noda, s'est adressé le 4 décembre au matin aux électeurs d'Iwaki, une ville située au sud du complexe atomique dévasté. Répétant la phrase qu'il prononça le jour-même de son investiture, le président du Parti Démocrate du Japon (PDJ) a promis de "donner ici un nouveau départ au Japon, car il n'y aura pas de revitalisation du pays sans revitalisation de la province de Fukushima".

Son principal rival, Shinzo Abe, chef du Parti Libéral-Démocrate (PLD), en bonne position dans les sondages, a pour sa part arrêté son camion tribune dans la ville de Fukushima, à une bonne cinquantaine de kilomètres de la centrale de Fukushima Daiichi. Alors que le PDJ a fini par se résoudre à promettre un abandon de l'énergie atomique d'ici à 2040, le PLD, qui dirigea le pays pendant plus d'un demi-siècle et a accompagné la construction de plus de 50 réacteurs, affiche une position plutôt pro-nucléaire.

Il se contente de promettre un passage en revue de la sécurité des installations et une décision de continuité ou arrêt définitif pour chacune des 50 tranches atomiques potentiellement exploitables.

Outre la question nucléaire, figure en tête des enjeux électoraux et préoccupations des électeurs, la reconstruction de la zone ravagée, qui couvre aussi les préfectures de Miyagi et Iwate. Beaucoup considèrent que le PDJ, arrivé au pouvoir avec une victoire écrasante au scrutin d'août 2009, a échoué à redonner espoir à une population traumatisée, en dépit d'un budget total de plus de 200 milliards d'euros affecté à la reconstruction.

Une douzaine de partis et environ 1.500 candidats se disputeront le 16 décembre les 480 sièges de la Chambre basse du Parlement, dissoute le 16 novembre par Yoshihiko Noda, troisième Premier ministre PDJ en trois ans, et sixième chef de gouvernement du Japon en six ans.

L'échec de l'alternance au centre-gauche risque de signer la fin du gouvernement PDJ, un "intermède" qui a permis au PLD de se requinquer un peu et à une myriade de nouvelles formations de voir le jour en espérant récolter les voix des 36% d'électeurs affirmant ne "soutenir aucun parti en particulier".

AFP/VNA/CVN

 

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