ONU : diffusion du projet palestinien pour un statut d'État observateur

La représentation palestinienne à l'ONU a diffusé le 26 novembre le projet de résolution donnant à la Palestine un statut d'État observateur aux Nations unies, qui sera soumis au vote de l'Assemblée générale le 29 novembre.

État observateur : la demande palestinienne à l'ONU reçue un grand soutien.

Au même moment, les États-Unis ont renouvelé leurs menaces de représailles financières au cas où cette résolution serait adoptée. La résolution vise à obtenir le statut "d'État observateur non membre" aux Nations unies et "exprime l'espoir que le Conseil de sécurité considérera de manière favorable" la candidature de la Palestine comme membre à part entière de l'ONU. Cette demande avait été formulée l'an dernier par le président palestinien Mahmoud Abbas.

Celui-ci doit assister le 29 novembre au vote de l'Assemblée. L'adoption de cette résolution semble acquise, les Palestiniens disposant d'un large soutien parmi les 193 membres de l'Assemblée. Le document souligne "le besoin urgent de reprise et d'accélération des négociations" entre Israël et l'Autorité palestinienne, aussi bien au sujet des frontières que du statut de Jérusalem, des réfugiés, des colonies ou encore de la sécurité et de l'accès à l'eau. Ces négociations sont dans l'impasse depuis deux ans.

La résolution appelle à "un règlement pacifique au Proche-Orient qui mette fin à l'occupation commencée en 1967 et qui réalise l'idée de deux États; un État de Palestine indépendant, souverain, démocratique, contigu et viable, vivant aux côtés d'Israël en paix et en sécurité, sur la base des frontières d'avant 1967".

Israël et les États-Unis s'opposent à cette initiative, arguant qu'un État palestinien ne peut résulter que de négociations de paix, abandonnées depuis plus de deux ans. Les États-Unis, l'un des 15 membres du Conseil de sécurité, ont bloqué toute tentative des Palestiniens de devenir membres de plein droit de l'ONU, menaçant d'utiliser leur veto. Le statut d'État membre doit être validé par le Conseil, contrairement à celui d'observateur, qui doit être voté par l'Assemblée.

La porte-parole du département d'État, Victoria Nuland a réaffirmé le 26 novembre qu'il serait difficile de convaincre le Congrès de débloquer 200 millions de dollars d'aide promis par Washington à l'Autorité palestinienne, en proie à une grave crise financière, si la résolution était votée le 29 novembre. "Nous avons dit aux Palestiniens qu'ils ne devaient pas compter sur une réponse favorable du Congrès" si le vote à l'ONU avait lieu, a-t-elle ajouté.

Selon Washington, les États-Unis ont versé depuis 1994 plus de 3,5 milliards de dollars à l'Autorité palestinienne et pour l'aide humanitaire aux Palestiniens. Les représailles américaines pourraient aussi affecter le budget des agences de l'ONU. Washington a stoppé tout financement pour l'UNESCO quand cette agence de l'ONU pour la culture a accepté la Palestine comme 195e membre à l'automne 2011. Deux lois américaines, de 1990 et 1994, interdisent le financement d'une agence de l'ONU qui accepte la Palestine comme État membre à part entière. Mahmoud Abbas s'est cependant déclaré le 25 novembre à Ramallah (Cisjordanie) "totalement confiant" dans l'initiative palestinienne à l'ONU.

AFP/VNA/CVN

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