Une exemplaire du projet de Constitution de l'Égypte. |
Cette instance chargée des affaires administratives de la magistrature a annoncé qu'elle donnait son accord pour "déléguer les juges et les membres du Parquet général pour superviser le référendum sur le projet de Constitution", selon l'agence officielle égyptienne Mena. Les scrutins en Égypte doivent se dérouler sous supervision judiciaire.
La décision du Conseil supérieur de la justice illustre les désaccords entre les magistrats du pays, lui-même profondément divisé, sur le projet de Constitution et le décret du 22 novembre par lequel le président islamiste Mohamed Morsi a considérablement élargi ses pouvoirs.
Le pouvoir judiciaire est engagé dans une épreuve de force avec M. Morsi depuis le décret, qui interdit notamment tout recours en justice contre les décisions du président et contre la commission constituante, boycottée par l'opposition de gauche et laïque ainsi que par les Eglises chrétiennes.
Le projet de loi fondamentale, adopté en toute hâte par cette commission dominée par les islamistes et accusé de saper certains droits fondamentaux, est au cœur de la crise politique la plus grave que connaît l'Égypte depuis l'élection de M. Morsi en juin.
L'opposition a prévu une nouvelle manifestation le 4 décembre, dite du "dernier avertissement", devant le palais présidentiel cette fois.
Le Club des juges, un syndicat professionnel représentant des magistrats à travers le pays, a annoncé le 2 décembre qu'il boycotterait le référendum convoqué par M. Morsi, espérant retirer toute légitimité au vote.
AFP/VN/ACVN