Le président palestinien Mahmoud Abbas prend la parole le 2 décembre devant une foule de partisans réunis à Ramallah (Cisjordanie). |
À New York, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé que le projet de nouvelles constructions dans les colonies israéliennes, annoncées en représailles à la décision de l'ONU, porterait un "coup presque fatal" au processus de paix israélo-palestinien.
"Les colonisations sont illégales au regard du droit international et si (ce projet) venait à se concrétiser, cela porterait un coup presque fatal aux dernières chances de garantir une solution à deux États", a rappelé M. Ban dans un communiqué.
Israël a annoncé le 30 novembre son intention de construire 3.000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, au lendemain du vote à l'Assemblée générale de l'ONU accordant à la Palestine un statut d'État observateur non membre.
Le 2 décembre, Israël a aussi annoncé le blocage temporaire du transfert à l'Autorité palestinienne, initialement prévu début décembre, de 460 millions de shekels (environ 92 millions d'euros) de taxes collectées par l'État hébreu.
À Ramallah (Cisjordanie), siège de l'Autorité palestinienne, plusieurs milliers de Palestiniens sont venus le 2 décembre accueillir M. Abbas, trois jours après le vote historique à New York. "Maintenant, nous avons un État. La Palestine a obtenu un succès historique aux Nations unies", s'est félicité le président palestinien, en s'engageant à relancer la réconciliation interpalestinienne.
"Le monde l'a dit haut et fort : +Oui à l'État de Palestine, oui à la liberté de la Palestine, oui à l'indépendance de la Palestine. Non à l'agression (israélienne), non aux colonies, non à l'occupation", a lancé M. Abbas devant une foule de partisans réunis à la Mouqataa, le complexe de la présidence palestinienne, selon un journaliste de l'AFP.
Le nouveau statut de la Palestine aux Nations unies n'est pas celui d'un État à part entière, mais donne accès aux Palestiniens à des agences de l'ONU et à des traités internationaux.
Vers la réconciliation ?
M. Abbas a aussi promis à la foule que sa "tâche prioritaire" dans les prochains jours serait d'"examiner les mesures nécessaires pour parvenir à la réconciliation" interpalestinienne.
Les responsables palestiniens estiment que le nouveau statut de la Palestine à l'ONU est un encouragement à une réconciliation entre le parti nationaliste Fatah de M. Abbas et le Hamas islamiste, au pouvoir à Gaza, sans laquelle ce succès n'a aucune chance de déboucher sur un État à part entière.
À Gaza, le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a affirmé que le mouvement islamiste "était intéressé à parvenir à la réconciliation palestinienne". Un autre responsable du Hamas a appelé à "des réunions urgentes" pour aboutir à la réconciliation.
Le président palestinien a en outre réaffirmé que Jérusalem était, "à jamais, la capitale de l'État de Palestine", en écho aux déclarations répétées du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu faisant de Jérusalem "la capitale indivisible et éternelle d'Israël".
Le 2 décembre, le ministre israélien des Finances, Youval Steinitz, a expliqué le blocage du transfert des taxes : "Nous avons dit dès le début que le rehaussement du statut de la Palestine à l'ONU ne se produirait pas sans réaction de la part d'Israël", selon des propos rapportés par la radio publique.
Et M. Netanyahu a réaffirmé le 2 décembre l'intention de son gouvernement de construire 3.000 logements supplémentaires en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée, en représailles à l'initiative palestinienne à l'ONU.
L'annonce de ces nouvelles constructions a été vivement condamnée par la communauté internationale, y compris par les États-Unis.
AFP/VNA/CVN