Dmitri Medvedev (gauche) et François Holland après leur entretien à l'Élysée. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Rappelant que 40% environ des réserves en or et en devises de la Fédération de Russie étaient libellés en euros, Dmitri Medvedev a assuré que son pays n'avait "aucune intention de redistribuer" ce pourcentage "parce que, malgré les problèmes que rencontre la zone euro, nous sommes persuadés que cela va s'améliorer à l'avenir".
La situation actuelle, avec le dollar et une autre devise "très puissante", l'euro, comme monnaies de réserve est "très favorable pour tout le monde. Il ne faut pas se retrouver dans une situation où seul le dollar règne partout", a ajouté M. Medvedev, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à l'issue de ses entretiens avec le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre russe s'est félicité que le monde ait eu "une monnaie si puissante, l'euro" au moment où il traversait une nouvelle crise. "Il ne faut surtout pas la perdre", a-t-il ajouté.
"La situation économique dans le monde entier dépend vraiment de la situation dans la zone euro", a insisté M. Medvedev souhaitant à celle-ci de "traverser ses difficultés aussi vite que possible".
Séminaire inter-gouvernemental franco-russe
Dmitri Medvedev était à Paris pour le 17e séminaire inter-gouvernemental franco-russe, qui a donné lieu à la signature de plusieurs accords. Parmi ceux-ci, deux accords de partenariat, l'un dans le domaine de l'efficacité énergétique et un autre sur les échanges d'expérience en matière d'investissements, mais aussi un permettant l'agrandissement du lycée français de Moscou.
Jean-Marc Ayrault a annoncé qu'une visite du président François Hollande à Moscou était prévue pour le premier semestre de 2013. Le Premier ministre français a également assuré que le projet de construction d'une église orthodoxe à Paris, retoqué par la mairie de la capitale en raison de questions esthétiques, était néanmoins "sur la bonne voie".
M. Medvedev a cependant regretté une nouvelle fois la disproportion entre les importants investissements français en Russie et ceux des entreprises russes en France, beaucoup plus réduits. En 2010, le stock d'investissements directs français en Russie était de 6,6 milliards d'euros, plaçant la France au 9e rang. Côté russe ce chiffre avoisinait 0,15 milliard d'euros.
"Il me semble que les investisseurs russes sont confrontés à une part de méfiance ou de difficultés administratives", avait affirmé M. Medvedev dans une interview accordée à l'AFP et au Figaro avant sa visite.
La ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq lui a répondu, lors d'une rencontre mardi matin, que la France souhaitait un "renforcement des investissements russes".
Les entreprises russes s'intéressent en France aux secteurs de haute technologie dont l'espace, l'énergie atomique, l'automobile, l'industrie pharmaceutique, a précisé à l'AFP le ministre russe du développement économique Andreï Belooussov.