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Shigeru Ishiba, le Premier ministre, le 1er octobre à Tokyo. |
Photo : Kyodo/VNA/CVN |
Shigeru Ishiba, 67 ans, est devenu Premier ministre mardi 1er octobre après avoir remporté un vote très disputé pour prendre les rênes du parti conservateur au pouvoir (Parti libéral démocrate) la semaine dernière.
Il devrait exposer devant le Parlement, outre sa vision diplomatique, ses priorités de politique économique notamment via des augmentations de salaires en faveur des ménages les plus modestes face à la hausse des prix, et afficher sa volonté de lutter contre la dénatalité dans l'archipel.
Toutes les déclarations de M. Ishiba à ce stade s'inscrivent "probablement dans la perspective des prochaines élections générales" qu'il a indiqué vouloir convoquer dès le 27 octobre, a commenté Takahide Kiuchi, dans une note de l'institut de recherches Nomura.
"La première priorité de l'administration Ishiba est de remporter ces élections et de consolider sa base de pouvoir", a-t-il souligné. Son parti reste le grand favori du scrutin.
Le gouvernement de Shigeru Ishiba ne recueille cependant que 51% de soutien parmi la population japonaise, selon un sondage publié mercredi par le quotidien Nikkei, bien en-dessous du score du premier gouvernement de son prédécesseur Fumio Kishida à ses débuts fin 2021.
Augmentation du salaire minimum
M. Ishiba devrait, selon les médias japonais, renouveler ses promesses de lutte contre l'inflation et donner la priorité "non seulement à la croissance économique, mais aussi à l'augmentation du PIB par habitant", ainsi qu'à l'amélioration de la "satisfaction et du bonheur" personnels des Japonais.
Le Premier ministre pourrait ainsi annoncer son intention d'augmenter le salaire minimum moyen au Japon à 1.500 yens de l'heure (9,30 euros) d'ici à 2030, contre 1.055 yens actuellement, selon des médias locaux.
Il devrait également qualifier le vieillissement rapide de la population de "crise silencieuse" qui "affecte le coeur de notre nation", selon la chaîne de télévision publique NHK.
M. Ishiba pourrait par ailleurs détailler son plan de revitalisation des régions rurales, et mentionner le lancement d'un nouveau ministère chargé de la gestion des catastrophes dans un pays fréquemment sujet aux tremblements de terre et aux inondations.
Le nouveau dirigeant devrait aussi souligner l'importance de l'énergie nucléaire, sujet très sensible au Japon. Celle-ci est soutenue par le lobby des entreprises, mais la population reste méfiante vis-à-vis de l'atome après la catastrophe de Fukushima déclenchée par un tsunami en 2011.
Sur le plan international, Shigeru Ishiba, qui soutient la création d'une alliance militaire régionale sur le modèle de l'Otan et de son principe de défense mutuelle, pourrait réitérer ses déclarations selon lesquelles "ce qui se passe en Ukraine aujourd'hui pourrait arriver demain en Asie de l'Est".
Il s'était précédemment inquiété du sort de Taïwan, territoire revendiqué par la Chine. Les relations entre Tokyo et Pékin se sont détériorées au moment où la Chine renforce sa présence militaire autour des territoires contestés de la région et que le Japon resserre ses liens de sécurité avec les États-Unis et ses alliés.
M. Ishiba pourrait également, selon l'agence Jiji, se dire désireux de poursuivre une "coopération solide et étendue" avec la République de Corée. Les deux pays, aux relations minées par les contentieux historiques, tentent depuis l'an dernier de réchauffer leurs relations face notamment à la menace nord-coréenne.
Pyongyang a menacé d'utiliser "sans hésiter" l'arme atomique en cas d'attaque par la République de Corée et les États-Unis, dans des propos rapportés vendredi 4 octobre par l'agence officielle KCNA.
M. Ishiba pourrait, selon plusieurs médias japonais, s'entretenir avec le président sud-coréen Yoon Suk Yeol en marge du sommet de l'ASEAN au Laos la semaine prochaine.
AFP/VNA/CVN