Le président Obama a félicité M. Kan, qui a succédé à Yukio Hatoyama, a indiqué l'agence Jiji Presse. Le départ de ce dernier est principalement dû à un scandale politico-financier et à la controverse sur la base américaine de Futenma dont les États-Unis ont obtenu le maintien sur l'île d'Okinawa (Sud).
M. Obama a déclaré à M. Kan que les 2 pays devaient renforcer leur coopération basée sur des relations d'égal à égal, selon l'agence.
M. Kan, ancien militant de gauche, a relevé qu'il y avait des points communs entre les activités du président Obama à l'époque où il était "militant communautaire", et sa propre carrière politique "basée sur des activités citoyennes".
Le nouveau chef du gouvernement japonais a indiqué qu'il espérait rencontrer M. Obama en marge des sommets du G8 et du G20 en juin au Canada.
Les 2 dirigeants ont décidé de mettre en application l'accord conclu fin mai par le gouvernement Hatoyama et les États-Unis sur le transfert de la base américaine, actuellement située en pleine ville dans le Sud de l'île, vers la baie de Henoko, plus au nord.
MM. Obama et Kan ont également décidé de coopérer sur des dossiers diplomatiques de premier plan comme l'affaire du torpillage de la corvette sud-coréenne et les discussions au Conseil de sécurité sur des sanctions à l'encontre de l'Iran.
M. Kan, 63 ans, a succédé vendredi à Yukio Hatoyama, démissionnaire, devenant ainsi le cinquième Premier ministre en l'espace de 4 ans.
L'arrivée à la tête de la deuxième économie mondiale d'un ancien militant de gauche converti à la rigueur budgétaire a été globalement bien accueillie par la presse, un quotidien soulignant notamment que M. Kan était le premier chef de gouvernement en une décennie à ne pas être un "héritier" d'une dynastie politique.
"La politique japonaise tourne une nouvelle page", s'est exclamé le journal Asahi Shimbun (centre gauche) dans un éditorial.
"M. Kan a grandi dans la famille d'un salarié ordinaire. Il a construit sa propre carrière, contrairement à beaucoup de Premiers ministres de l'après-guerre qui venaient de familles d'hommes politiques ou de hauts fonctionnaires."
M. Kan occupait les postes de vice-Premier ministre et ministre des Finances dans le gouvernement de centre-gauche de Yukio Hatoyama, élu triomphalement l'été dernier après plus d'un demi-siècle de domination des conservateurs sur le Japon.
M. Kan a dit qu'il annoncerait la composition de son gouvernement demain. Dès samedi, il s'est enfermé à huis-clos avec ses plus proches collaborateurs au siège du Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche) pour dresser la liste de ses ministres.
Selon les médias, l'ex vice-ministre des Finances, Yoshihiko Noda, 52 ans, devrait prendre le portefeuille-clé des Finances, avec pour mission difficile de réduire la dette publique astronomique tout en relançant l'économie.
Yoshito Sengoku, ex ministre chargé du Renouveau de l'administration, prendrait le poste très convoité de secrétaire général et porte-parole du gouvernement, souvent considéré comme le numéro deux du gouvernement. D'autres ministres du gouvernement sortant, comme le titulaire de la Défense, Toshimi Kitazawa, devraient conserver leur poste.
AFP/VNA/CVN