Le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama démissionne

Le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama a annoncé le 2 juin sa décision de démissionner, lors d'une assemblée générale des députés du Parti démocrate du Japon (DPJ, au pouvoir).

L'actuel vice-Premier ministre et ministre des Finances, Naoto Kan, 63 ans, s'est immédiatement porté candidat pour lui succéder, dès demain, à la tête du Parti démocrate du Japon (PDJ), étape obligée pour devenir Premier ministre. "Naoto Kan est un proche collaborateur et je lui ai naturellement dit de persévérer", a déclaré dans la soirée le chef du gouvernement.

Il s'agit du 4e chef de gouvernement à interrompre son mandat en moins de 4 ans au Japon. M. Hatoyama, 63 ans, a accepté de s'effacer, à quelques semaines seulement des élections sénatoriales fixées au 11 juillet.

Devant les principaux responsables du PDJ, le Premier ministre a annoncé qu'il avait également demandé la démission du secrétaire-général et numéro 2 du parti, le tout-puissant Ichiro Ozawa, inquiété à plusieurs reprises par la justice pour financement occulte. "Le travail du gouvernement n'a pas été bien compris du public. Nous avons perdu son écoute", a-t-il déclaré la mine grave, les larmes aux yeux. Il a cité 2 raisons à son départ : le fiasco du déménagement de la base aérienne de Futenma sur l'île d'Okinawa (Sud) et les scandales financiers qui ont éclaboussé son entourage.

Brillant vainqueur des élections législatives d'août 2009 qui ont mis un terme à plus d'un demi-siècle de domination des conservateurs, M. Hatoyama, héritier d'une riche dynastie politico-industrielle, était arrivé au pouvoir avec de grandes ambitions : changer le Japon, faire de la politique au service du peuple et rééquilibrer les relations avec les États-Unis.

Crédité d'un taux de popularité de plus de 70% au début de son mandat, il a très rapidement dégringolé dans les sondages en raison de ses volte-face et de son manque de décision.

Le plus grand reproche que lui ont fait les Japonais est d'avoir rompu sa promesse de retirer la base aérienne américaine de Futenma de l'île d'Okinawa, comme le réclamait la population locale. Ce renoncement a fait voler en éclats la coalition gouvernementale tripartite de centre-gauche formée entre le PDJ et 2 petites formations. Le Parti social-démocrate (PSD), opposé au maintien à Okinawa de la base aérienne de Futenma, a quitté le gouvernement vendredi dernier.

"La coopération entre le Japon et les États-Unis est indispensable pour la paix et la sécurité dans l'Asie de l'Est et j'ai été contraint de demander aux habitants d'Okinawa, à mon grand regret, de supporter le fardeau", a argué le Premier ministre.

Évoquant les transferts illicites d'argent dans les formations politiques, M. Hatoyama a estimé qu'il fallait "reconstruire un PDJ plus propre, revenir au PDJ en qui le peuple puisse avoir confiance". "Il est important de donner l'impression que le parti est réellement en train de changer", a-t-il ajouté.

AFP/VNA/CVN

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