Afghanistan : la jirga de la paix s'ouvre, les talibans donnent l'assaut

Les talibans ont lancé le 2 juin des attaques, à la roquette et avec des kamikazes, à l'ouverture d'une "jirga de la paix" réunissant à Kaboul quelque 1.600 représentants des tribus et de la société civile pour rechercher les moyens d'enrayer l'insurrection en Afghanistan.

Deux kamikazes ont été tués et un troisième capturé, selon les organisateurs, et 2 personnes, dont un civil, ont été blessées par des roquettes. Les assaillants étaient dissimulés sous des burqas, selon les officiels.

Les travaux de la jirga -cette assemblée traditionnelle consultative réunie sous une immense tente dans une université de la capitale- n'ont toutefois pas été interrompus.

Un photographe de l'AFP a constaté que 5 roquettes au total avaient explosé, l'une près d'un grand hôtel à proximité du campus de l'Université polytechnique où se tient la jirga, les autres non loin du bâtiment de l'université.

Les premières explosions ont retenti au moment même où le président Hamid Karzaï prononçait son discours d'ouverture. Il avait convoqué cette jirga dans le cadre de ses tentatives d'amener les talibans à la table de négociations.

M. Karzaï s'est interrompu brièvement et a ironisé : "quelqu'un essaie peut-être de tirer une roquette". "Soyez sans crainte, continuons", a-t-il ajouté, applaudi par l'assistance.

Plus tard dans un appel téléphonique, les talibans ont revendiqué les attaques. "Quatre kamikazes sont montés au sommet d'un immeuble près de la tente de la jirga. Ils menacent la tente", a déclaré Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans, précisant qu'ils utilisaient roquettes et armes légères et portaient des ceintures d'explosifs.

Le ministère de l'Intérieur avait annoncé quelques minutes plus tôt que la police avait encerclé des "terroristes" retranchés dans une maison près de l'université.

Pour protéger la jirga, les autorités ont en outre déployé spécialement 12.000 membres des forces de sécurité.

La session a débuté par une lecture du Coran devant 1.600 représentants d'ethnies, tribus, pouvoirs locaux et ONG, ainsi que des diplomates étrangers. Cette assemblée traditionnelle est la troisième depuis la chute des talibans fin 2001. Les précédentes avaient visé à doter le pays d'un leader provisoire -Hamid Karzaï, élu depuis à 2 reprises à la tête du pays- et d'une Constitution.

La "Jirga consultative nationale de paix" doit cette fois évoquer les mesures à prendre pour tenter de sortir le pays d'une guerre qui fait plus de morts chaque année parmi les civils mais aussi parmi les forces internationales. "La responsabilité du gouvernement est de faire rentrer chez eux les talibans responsables de l'oppression, qui ont fui le pays et ont pris les armes", a déclaré M. Karzaï. "Il y a des milliers de talibans dans cette situation (...) ce sont simplement des gens comme nous", a-t-il ajouté.

AFP/VNA/CVN

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