Par delà le malaise suscité par des déclarations controversées du ministre israélien des Affaires étrangères, l'ultra nationaliste Avigdor Lieberman, un désaccord de fond se dessine sur la question clé de la création d'un État palestinien aux côtés d'Israël.
Alors que le nouveau gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu rejette l'option de "2 États pour 2 peuples", le président américain Barack Obama proclame très haut à quel point il lui est attaché.
Pour l'heure, les 2 parties évitent de hausser le ton.
"Il y a certes des divergences mais pas de frictions", a assuré le 8 avril à la radio publique le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon.
Cet ancien ambassadeur à Washington, député du parti de M. Lieberman, a estimé que l'administration américaine comprendrait qu'un nouveau gouvernement en Israël "se donne le temps de réévaluer sa politique, d'autant que les négociations avec les Palestiniens n'ont mené à rien en 15 ans".
M. Lieberman a récemment rejeté les "interventions extérieures" dans la politique d'Israël, apparemment en allusion aux déclarations du président Obama. "Nous ne nous sommes jamais immiscés dans les affaires des autres. Et nous attendons des autres qu'ils n'interviennent pas dans les nôtres", a-t-il déclaré. "J'attends des autres qu'ils donnent le temps à Israël de mettre au point un programme politique responsable et qu'ils n'aient pas un chronomètre en main", a poursuivi le chef de la diplomatie israélienne.
Auparavant, le président Obama avait affirmé devant le parlement turc que "les États-Unis soutenaient fermement l'objectif de 2 États, Israël et la Palestine, cohabitant dans la paix et la sécurité. C'est l'objectif que les parties concernées ont convenu d'atteindre dans la Feuille de route et à Annapolis".
M. Lieberman avait choqué le 1er avril la communauté internationale en affirmant qu'Israël n'était plus lié par la conférence d'Annapolis de 2007 et uniquement par la Feuille de route, le dernier plan international d'un règlement du conflit israélo-palestinien, largement resté lettre morte.
Un autre ministre, Gilad Erdan (Environnement) avait ajouté qu'Israël "ne prenait pas ses ordres auprès du président Obama".
Le chef du groupe palestinien pour les négociations de paix, Ahmed Qurei, a indiqué hier que les négociations de paix avec Israël étaient dans l'impasse. "Les négociations ne donnent aucun résultat. Elles sont une perte de temps et butent contre la mentalité rigide des Israéliens", a noté M. Qurei, chef du groupe de négociation depuis la reprise des négociations de paix en novembre 2007.
Le nouveau gouvernement de droite israélien refuse toute négociation de paix avec les Palestiniens et le président palestinien Mahmoud Abbas a décidé de ne pas s'entretenir avec le Premier ministre Netanyahu jusqu'à ce que son gouvernement reconnaisse les précédents accords de paix, mette fin aux activités des colonies en Cisjordanie et déclare son engagement pour une solution à 2 États.
"Les dirigeants palestiniens ont entrepris des négociations avec 8 gouvernements israéliens et chaque gouvernement impose de nouveaux programmes et conditions, ce qui oblige à reprendre les négociations à zéro à chaque fois", a indiqué M. Qurei.
AFP-XINHUA/VNA/CVN