>>Israël : les incendies se propagent vers des colonies de Cisjordanie
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 13 novembre à Jérusalem. |
Ce texte soutenu par le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu a été approuvé par 57 voix contre 51 à la Knesset. Il doit encore être voté en seconde et troisième lecture avant d'avoir force de loi.
Le lobby de la colonisation est représenté dans le gouvernement par le Foyer juif, un parti nationaliste religieux. Pour ce parti, cette loi constitue un premier pas vers une annexion partielle de la Cisjordanie où quelque 400.000 colons sont installés sous la protection de l'armée israélienne.
Le texte vise à légaliser au regard du seul droit israélien 4.000 logements disséminés notamment dans 55 colonies dites sauvages, selon l'organisation israélienne anti-colonisation "La Paix maintenant".
Pour la communauté internationale, toutes les colonies, c'est-à-dire les implantations civiles israéliennes sur des terres occupées, sont illégales.
Elle ne distingue pas entre celles reconnues ou non par la loi qu'Israël applique à la majorité de la Cisjordanie. Toutes les colonies sont pour elle un obstacle majeur à une paix qu'elle craint de plus en plus hors d'atteinte.
Annexion rampante
Le scénario d'une annexion rampante a suscité l'inquiétude du Département d'État américain, qui est intervenu de façon inhabituelle dans la procédure législative en pressant la Knesset de ne pas voter le projet de loi en l'état.
"Nous espérons que ce texte ne deviendra pas une loi et que des changements et des modifications pourront y être apportés", a affirmé mardi Mark Toner, le porte-parole du Département d'État.
Il également fait part du "trouble" éprouvé par les États-Unis à propos des commentaires "de personnalités politiques en Israël affirmant que ce texte constituait la première étape pour l'annexion d'une partie de la Cisjordanie".
Le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient Nikolay Mladenov avait également dénoncé ce projet de loi.
Sur le front intérieur, le procureur général Avichaï Mandelblit, personnage central dans le système légal israélien et censé défendre les positions du gouvernement, a jugé le projet non conforme aux droits israélien et international. Selon les commentateurs, la loi une fois votée définitivement risque d'être retoquée par la Cour suprême.
C'est "la loi la plus dangereuse édictée par Israël depuis 1967", début de l'occupation de la Cisjordanie par Israël, a pour sa part affirmé à l'AFP Walid Assaf, ministre palestinien suivant le dossier de la colonisation.
AFP/VNA/CVN