Épizootie de grippe aviaire : la France placée en risque "élevé"

La France a relevé mardi 6 décembre son niveau de risque de grippe aviaire à "élevé" après la découverte de nouveaux cas provoqués par des oiseaux migrateurs, ce qui entraîne de nouvelles mesures de restriction de mouvement et de confinement dans les élevages, mais aussi pour les chasseurs.

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Un élevage de jeunes canards à Caupenne dans le Sud-Ouest de la France, le 31 août.

L'ensemble du territoire est concerné après la découverte de foyers d'influenza aviaire H5N8, "hautement pathogène" pour les oiseaux, dans des élevages du Sud-Ouest et de cas dans la faune sauvage dans le Pas-de-Calais et en Haute-Savoie, a annoncé le ministère de l'Agriculture.

Selon un bilan publié mardi soir 6 décembre, huit foyers ont été découverts dans des élevages dont trois dans le Tarn et le Gers, et un dans le Lot-et-Garonne et les Hautes-Pyrénées.

"Tant que les flux migratoires ne sont pas terminés, on peut avoir des oiseaux migrateurs qui se posent et meurent dans les zones humides ou en dehors", risquant de disséminer la maladie, a expliqué Loïc Evain, directeur général adjoint de l'Alimentation au ministère de l'Agriculture.

L'élévation du niveau de risque est liée au fait que la volaille a été contaminée, y compris hors des zones humides, a-t-il ajouté.

Le risque "élevé" déclenche l'instauration de mesures de protection renforcées sur l'ensemble du territoire national, dont l'obligation de confinement ou de pose de filets pour empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages pour tous les élevages commerciaux de volailles et les basses-cours, et l'interdiction de tout rassemblement de volailles vivantes, en particulier sur les marchés.

Une productrice le 5 décembre lors du traditionnel marché aux volailles et au gras de Samatan (Gers).

Pour M. Evain, "il y a deux fronts en parallèle : il faut protéger les élevages d'une contamination par la faune sauvage, et une fois que la contamination est avérée sur la volaille, il faut absolument éviter qu'elle ne se propage de volaille à volaille. C'est pour cela qu'on a pris des mesures très fortes ce week-end pour cantonner la diffusion".

Prendre le virus de vitesse

Les éleveurs de volailles connaissent et appliquent généralement les mesures sanitaires d'urgence. La difficulté est de réussir à informer les autres personnes concernées.

Les préfets "ont fait passer des messages aux propriétaires de basse-cour par l'intermédiaire des maires", a expliqué M. Evain.

Concernant la chasse, les lâchers de gibiers d'eau à plume sont interdits sur tout le territoire national. L'utilisation des appelants, ces oiseaux qui servent d'appât pour attirer leurs congénères sauvages, seront autorisés "sous certaines conditions".

Des acheteurs repartent le 5 décembre avec des carcasses de canards gras lors du traditionnel marché aux volailles et au gras de Samatan (Gers)
Photo : AFP/VNA/CVN

Les chasseurs "ont une rôle de sentinelle" a expliqué Eva Faure, vétérinaire de la Fédération nationale de la chasse (FNC).

Avec la hausse du niveau de risque en zones humides en novembre, "il y a une implication plus forte des chasseurs dans la surveillance et on a eu une augmentation d'oiseaux morts qui ont été signalés et ramenés pour autopsie", a-t-elle indiqué.

"La gestion de ce nouvel épisode d'influenza aviaire dépend de la mobilisation et l'engagement de tous les acteurs du secteur", a en effet souligné le ministère.

Même si le virus ne présente aucun danger pour l'homme et que canards et autres volailles restent consommables, cette épizootie est un nouveau coup dur pour la filière déjà frappée par une épidémie et une suspension de l'élevage dans le Sud-Ouest au printemps dernier qui avait permis de venir à bout du virus, mais au prix d'une perte de production de 25% pour la filière foie gras.

Le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) a voulu rassurer les consommateurs en indiquant mardi 6 décembre "qu'il y aura bien du foie gras pour les fêtes de fin d'année".

"L'épisode de 2015 a permis à la filière et aux éleveurs d'acquérir une forte expérience de cette maladie animale et les a conduits à adopter des mesures de biosécurité drastiques qui leur permettent aujourd'hui de lutter efficacement contre sa propagation : il faut aller plus vite que le virus", assure le Cifog.

AFP/VNA/CVN

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