Le premier tour des législatives égyptiennes se déroule dans un climat pesant

Des violences, des manifestations et des accusations d'irrégularités ont marqué le 28 novembre le premier tour des législatives en Égypte, où le parti du président Moubarak entend renforcer son pouvoir face à l'opposition islamiste, à un an de la présidentielle.

Les électeurs, peu motivés par un scrutin jugé gagné d'avance par le pouvoir, étaient rares dans les bureaux de vote du Caire et d'Alexandrie le matin, et un peu plus nombreux dans l'après-midi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les urnes ont fermé à 19h00 locales (17h00 GMT), et les résultats sont attendus lundi ou mardi, selon des sources officielles. Le second tour est prévu le 5 décembre.

Un jeune homme de 24 ans, Omar Sayyed Sayyed, a été tué d'un coup de poignard dans la nuit de samedi à le 28 novembre alors qu'il collait des affiches pour son père, Sayyed Sayyed Mohamed, candidat indépendant dans le Nord-Est du Caire. La famille estime que le meurtre est lié aux élections, mais la police soutient qu'il s'agit d'une "dispute privée".

Des heurts entre partisans de différents candidats ont par ailleurs été rapportés dans plusieurs villes du pays, faisant notamment un blessé par balle près de Mansourah, dans le delta du Nil, et trois autres à Sohag, en moyenne-Égypte, selon des sources de sécurité.

À Samanoud, dans le delta, des heurts entre Frères musulmans et force de l'ordre ont aussi fait plusieurs blessés, selon des sources au sein des services de sécurité.

De nombreux incidents ont été liés au refus de laisser entrer dans les bureaux de vote les délégués des candidats islamistes ou indépendants, censés surveiller les opérations électorales. En certains endroits la police a utilisé des gaz lacrymogènes.

"Dès le tout début du vote, il y a eu toute une série d'irrégularités et une utilisation de la force qui menacent le processus électoral", a affirmé dans un communiqué la Coalition égyptienne pour la surveillance des élections, en faisant état de cas de bourrage d'urnes et de votes achetés.

Une autre organisation non-gouvernementale, la Coalition indépendante pour l'observation, a fait état d'agressions "contre des candidats, leurs représentants ou des journalistes" par les forces de l'ordre. Cet organisme a assuré que des "criminels ont été utilisés pour attaquer des candidats et leurs partisans".

Quelque 40 millions d'électeurs, sur 82 millions d'Égyptiens, étaient appelés à renouveler l'Assemblée du peuple qui compte 518 sièges - 508 ouverts au vote et dix attribués par le président Hosni Moubarak.

AFP/VNA/CVN

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