L'idéologue du régime khmer rouge, Nuon Chea (centre), 88 ans, au Tribunal de Phnom Penh, le 17 octobre au Cambodge. |
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Déjà condamnés à vie en août pour crimes contre l'humanité par le tribunal de Phnom Penh parrainé par l'ONU, l'idéologue du régime Nuon Chea, 88 ans, et le chef de l'État du "Kampuchéa démocratique" Khieu Samphan, 83 ans, ont dû faire face mardi 14 octobre aux procureurs.
"Les accusés vont maintenant affronter la justice pour les crimes les plus graves qui leur sont reprochés", a lancé vendredi 17 octobre le procureur Chea Leang en déclarations liminaires.
Nuon Chea a indiqué qu'il ne répondrait à aucune question, Khieu Samphan devait faire une brève déclaration.
Quelque 300 survivants du régime ont manifesté devant le tribunal vendredi 17 octobre, demandant des compensations financières aux souffrances endurées. "Nous sommes les parties civiles. Nous avons besoin de compensations individuelles", pouvait-on lire sur les feuilles de papier tenues par les manifestants. Le témoignage d'un premier témoin est attendu pour le 27 octobre.
Les deux octogénaires, poursuivis pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, comparaissent depuis 2011 pour leur responsabilité dans la mort de deux millions de personnes, soit un quart de la population du Cambodge, d'épuisement, de maladie, sous la torture ou au gré des exécutions.
Le premier procès s'était concentré sur l'évacuation forcée des villes en application d'une utopie marxiste délirante visant à créer une société agraire, sans monnaie ni citadins.
Le deuxième procès est consacré au génocide des Vietnamiens et de la minorité musulmane des Chams. Entre 100.000 et 500.000 musulmans Chams auraient été tués, et 20.000 Vietnamiens.
Ce deuxième procès doit aussi aborder les mariages forcés et les viols commis dans ce cadre, ainsi que les crimes commis dans plusieurs camps de travail et prisons, dont S-21.
AFP/VNA/CVN