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Le spectacle "Anh trai say hi" attire des milliers de fans. |
Photo : VH/CVN |
Les émissions de téléréalité “Anh trai say hi” (Say hi never say goodbye en anglais ou Dites bonjour, ne dites jamais au revoir) et ”Anh trai vuot ngàn chông gai” (Why call me by fire en anglais ou Pourquoi m’appeler par le feu) ont insufflé un nouveau dynamisme au secteur des arts du spectacle vietnamien, qui représente une composante essentielle de l’industrie culturelle du pays.
En faisant le point sur le secteur culturel en 2024, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme (MOCST) a souligné l’impact significatif de ces deux émissions musicales, qui se sont distinguées par leurs contributions importantes à la scène artistique vietnamienne, un secteur clé pour le rayonnement culturel du pays.
Mobiliser diverses ressources
Lors du séminaire scientifique “Investissement et parrainage dans la culture : expériences internationales et leçons pour le Vietnam”, organisé le 9 décembre par l’Institut national de la culture et des arts, en coopération avec le Comité populaire de l’arrondissement de Hoàn Kiêm, les experts ont insisté sur l’urgence d’investissement et de soutien au développement culturel.
Le Dr. Nguyên Thê Hùng, directeur du Département des sciences, de la technologie et de l’environnement relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, a souligné que les activités culturelles et artistiques au Vietnam étaient de plus en plus diversifiées. Cependant, la mise en œuvre de projets d’investissement et de parrainage rencontre des obstacles majeurs en raison de l’absence de cadre juridique clair et d’une coordination insuffisante entre les agences publiques et les entreprises privées, ce qui conduit à une utilisation peu efficace des ressources.
“Le développement culturel nécessite la mobilisation de diverses ressources. L’investissement et le parrainage doivent être des efforts partagés entre le gouvernement, les entreprises, les organisations et les citoyens”, a-t-il précisé.
De son côté, la Professeure agrégée Nguyên Thi Thu Phuong, directrice de l’Institut national de la culture et des arts, a insisté sur l’importance de l’investissement culturel pour garantir un développement durable. “Pour faire de la culture l’un des quatre piliers du développement national, aux côtés de l’économie, de la politique et de la société, il est impératif de mobiliser des ressources et d’attirer des investissements pour les projets culturels”, a-t-elle expliqué.
Elle a également précisé que de tels efforts permettraient non seulement de préserver le patrimoine culturel, mais aussi de stimuler l’innovation et d’améliorer la position du Vietnam sur la scène culturelle internationale. En citant des exemples de modèles de financement culturel réussis dans d’autres pays, elle a mis en lumière les opportunités qu’offrent ces démarches pour la croissance durable des communautés.
Cependant, elle a reconnu que le Vietnam faisait face à des obstacles spécifiques, notamment des politiques culturelles restrictives et une recherche encore insuffisante, tant théorique que pratique, sur les questions d’investissement dans le domaine culturel.
L’“Artiste du Peuple” Cao Ngoc Anh, directrice adjointe du Théâtre de la jeunesse, a mis en lumière les disparités dans le secteur des arts du spectacle au Vietnam, en particulier en ce qui concerne les infrastructures, le cadre institutionnel et la formation du personnel.
Une scène de la comédie musicale "Giac mo Chi Phèo" (Le rêve de Chi Pheo). |
Photo : CTV/CVN |
Prenant exemple sur le théâtre musical, elle a souligné que dans des pays comme l’Angleterre, les États-Unis, le Japon et la République de Corée qui disposent de traditions solides dans ce domaine, le théâtre musical était devenu une industrie rentable et durable. “Les interprètes de théâtre musical dans ces pays reçoivent une formation rigoureuse, couvrant l’art dramatique, la performance vocale et la danse. Au Vietnam, malheureusement, aucune école spécialisée ne propose actuellement une formation complète pour les acteurs de théâtre musical”, a-t-elle précisé.
Elle a aussi observé que, bien que les productions musicales vietnamiennes connaissaient une amélioration en termes de quantité et de qualité, elles restaient encore en phase exploratoire. La plupart des artistes sont formés de manière ad hoc, souvent au sein de productions spécifiques ou de collaborations internationales, tandis que les équipes créatives manquent de l’expertise technique nécessaire à un développement plus professionnel.
Cao Ngoc Anh a suggéré que des partenariats public-privé soient essentiels pour relever ces défis. Les entreprises des secteurs des médias, du divertissement et de la technologie, en particulier, jouent un rôle crucial dans le parrainage et le développement des projets culturels.
Le Dr. Jérémy Segay, attaché audiovisuel de l’ambassade de France au Vietnam, a partagé son expertise sur l’industrie cinématographique française, qui produit chaque année plus de 700 films, soit en moyenne deux par jour. Selon lui, ce succès repose sur des systèmes de soutien solides, incluant des mécanismes publics, des fondations de financement et des investissements d’entreprises.
Nouveaux espaces et réseaux créatifs
Emmanuel Cerise, directeur de PRX-Vietnam et représentant de la région Île-de-France à Hanoï, a également mis en avant la nécessité de créer de nouveaux espaces culturels et des réseaux créatifs. Il a proposé des initiatives telles que l’organisation de festivals, la création d’espaces multifonctionnels et l’aménagement d’infrastructures d’accueil pour les artistes et de lieux dédiés à la créativité.
Du point de vue de la gestion publique, Dô Quang Minh, représentant du Département de la planification et des finances relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, a insisté sur l’importance de définir des priorités claires en fonction des besoins culturels uniques du Vietnam. “Les politiques culturelles doivent aligner les objectifs sociaux, politiques et économiques pour assurer un développement durable. Pour le Vietnam, élargir les objectifs économiques dans le cadre de la politique culturelle est à la fois nécessaire et stratégique, surtout dans le contexte de l’intégration et de la transformation économique”, a-t-il conclu.
L’investissement et le financement de la culture aident à préserver le patrimoine culturel, à développer les industries culturelles et la créativité, et à créer des ressources pour atteindre les objectifs de développement durable.
Thuy Hà/CVN