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Dans le même temps, John Kerry tentait à Ankara de convaincre la Turquie de participer à la coalition internationale que Washington cherche à mettre en place contre l'EI, se disant confiant quant au succès de sa mission pour parvenir à former cette alliance de pays européens et arabes.
Le président François Hollande (avec les lunettes) rencontre des réfugiés dans le camp de Ainkawa, le 12 septembre 2014 à Erbil. |
Le secrétaire d'État américain, qui devait poursuivre samedi 13 septembre sa tournée au Caire, a déjà obtenu l'engagement de dix pays arabes à lutter contre ce groupe extrémiste sunnite.
Après son étape à Bagdad, M. Hollande s'est rendu au Kurdistan, une région autonome du nord de l'Irak où se sont réfugiés des centaines de milliers de personnes déplacées début août par l'offensive de l'EI.
Il a rendu visite à des déplacés chrétiens dans une église d'Ainkawa, en périphérie d'Erbil, la capitale du Kurdistan. "Nous demandons l'asile à la France, sauvez-nous !", proclamait une feuille brandie par l'un d'eux dans le jardin de l'église.
Lors d'une conférence de presse avec le président du Kurdistan Massoud Barzani, M. Hollande a annoncé l'établissement "d'un véritable pont humanitaire" pour ceux qui souhaitent quitter leur pays.
L'avion de M. Hollande transportait 15 tonnes d'aide humanitaire, comme des tentes, remises aux ONG présentes à Erbil. Il a quitté l'Irak en soirée.
Le président français avait indiqué plus tôt à Bagdad que la France avait déjà "livré plus de 60 tonnes de matériel" humanitaire.
«Menace globale»
Il s'agissait du premier chef d'État étranger à se rendre à Bagdad depuis le début le 9 juin de l'offensive de l'EI qui a pris de larges pans de territoires en Irak et en Syrie.
"Je suis venu (...) pour dire la disponibilité de la France pour aider encore davantage militairement l'Irak", a déclaré le président français qui a rencontré son homologue Fouad Massoum et le Premier ministre Haïdar al-Abadi. Il a évoqué une prochaine "livraison de matériel militaire pour les Irakiens".
La France fournit depuis août des armes aux forces kurdes qui luttent contre l'EI dans le nord. Elle s'était dite prête à utiliser ses bombardiers en Irak "si nécessaire" dans le cadre de la stratégie définie mercredi 10 septembre par le président américain Barack Obama pour "détruire" ce groupe.
M. Hollande a estimé que ces livraisons d'armes aux peshmergas avaient été "décisives pour inverser le rapport de force".
La "menace globale (représentée par l'EI) appelle une réponse globale", a également souligné le président français, en précisant que la conférence internationale sur l'Irak prévue lundi 15 septembre à Paris avait pour objectif de coordonner les actions contre l'EI.
Alors que l'Iran, qui appuie le gouvernement irakien, n'a pour l'instant pas été invitée à Paris, M. Kerry a indiqué que sa participation "ne serait pas adéquate", notamment en raison de son implication en Syrie, où Téhéran soutient le régime.
L'EI compte '20.000 à 31.500' combattants
Dans le cadre de sa stratégie, M. Obama a précisé qu'il étendrait la campagne aérienne contre l'EI en Irak qui s'est avérée déterminante dans la reprise par l'armée de positions jihadistes, et qu'il était prêt à lancer des frappes en Syrie.
Il a aussi annoncé son intention de renforcer l'armée irakienne et d'accroître l'aide militaire aux rebelles syriens qui combattent tant le régime de Bachar al-Assad que l'EI.
Au total, 1.600 militaires américains seront déployés en Irak pour apporter un appui aux forces armées irakiennes en termes d'équipements, de formation et de renseignements.
Selon l'agence américaine du renseignement (CIA), l'EI compte "entre 20.000 et 31.500" combattants en Syrie et en Irak.
M. Obama, élu sur sa volonté de tourner la page d'une décennie de guerres en Irak et en Afghanistan, a été acculé à agir face aux atrocités commises par l'EI qui a aussi décapité deux journalistes américains enlevés en Syrie.
Le département d'État a annoncé vendredi 12 septembre la nomination du général à la retraite John Allen, ancien commandant des forces américaines en Afghanistan et homme-clé de la guerre en Irak, pour coordonner la coalition internationale que Washington tente de mettre en place.
En Europe, l'Allemagne a exclu de participer à des frappes en Syrie, alors que le Premier ministre britannique David Cameron a dit ne "rien" exclure.
La Turquie, voisine de l'Irak et de la Syrie, refuse elle une participation active aux opérations armées, redoutant notamment de mettre en péril la vie des 46 ressortissants retenus par les jihadistes dans le nord de l'Irak.
En Syrie, le régime, appuyé par la Russie alors que les rebelles sont soutenus par les Occidentaux, a mis en garde contre le lancement de frappes sur son territoire sans son accord, estimant qu'il aurait dû être associé aux efforts internationaux contre l'EI.
AFP/VNA/CVN