* En février dernier, le gouvernement a promulgué la Résolution N°11 définissant six groupes de solutions pour stabiliser la macroéconomie et maîtriser l'inflation. À quels résultats ont-ils abouti ?
La Résolution No11 est promulguée à point nommé, avec les groupes de solutions complètes, dont les deux plus importants concernent les politiques fiscales et monétaires. Jusqu'à maintenant, leur application a abouti à de bons résultats. La hausse de l'indice des prix à la consommation (IPC) s'est ralentie à partir d'août et, en novembre, l'IPC a augmenté seulement de 0,39%. Ainsi, le pays pourrait maîtriser l'inflation à 18% en fin d'année avant de la ramener à un chiffre en 2012.
Le règlement des problèmes majeurs de notre économie, dont les importations excédentaires et l'instabilité du marché financier, s'est aussi avéré fructueux. Fin novembre, l'excédent des importations était de 10,4%, soit une baisse par rapport à l'objectif fixé de 16% par la Résolution No11. Le marché des devises se stabilise progressivement, notre réserve de devises augmentant. Ces résultats prouvent l'efficacité des mesures gouvernementales mises en oeuvre depuis le début de l'année. Mais il faut se méfier d'un excès d'optimisme, car l'inflation, si elle tend à diminuer, demeure toujours à un niveau élevé... C'est pourquoi, nous nous devons de poursuivre l'application de ces solutions.
* L'efficience de l'emploi des APD fait l'objet d'une attention constante de la part des bailleurs de fonds du Vietnam. Quel regard portez-vous sur ce point ?
Le Vietnam accorde une priorité à l'effectivité dans l'emploi des APD et, de fait, elle fait l'objet d'une veille soutenue. Depuis la reprise de l'octroi d'APD en 1993, les bailleurs de fonds les ont continuellement augmentées. L'année dernière, les engagements se sont élevés à 7,9 milliards de dollars, ce qui d'une certaine manière montre qu'ils considèrent que leurs aides sont utilisées correctement. Il en va de même pour la dette extérieure, l'utilisation efficiente des emprunts étrangers étant assurée aussi. Le Vietnam figure désormais dans le groupe des pays à revenu moyen, mais il a encore besoin des aides de la communauté internationale dans différents secteurs, plus particulièrement en matière de développement d'infrastructures, de lutte contre la pauvreté et de formation de ressources humaines.
* Près de 3,65 milliards de dollars d'APD pourraient être décaissés en cette année, un volume assez élevé par rapport aux précédentes années, mais encore inférieur à la moyenne statistique de la Banque mondiale. Quelles mesures devons nous prendre afin de progresser en la matière ?
Il y a plusieurs causes à cette situation. Une des causes essentielles, c'est un manque de célérité. L'adoption des projets, le lancement des travaux et leur conduite sont trop lents, conduisant souvent à une augmentation des capitaux nécessaires. En fait, le processus d'adoption, de création des comités de gestion des projets et d'accomplissement des formalités entre parties prend fréquemment de 2 à 4 années.
Remédier à cet état de choses implique, selon moi, des efforts communs de l'administration vietnamienne et des bailleurs de fonds. L'équilibre, que ce soit au niveau des formalités nécessaires comme de l'intérêt de chaque partie, est extrêmement important. Chargé de la coordination des sources d'APD, le ministère du Plan et de l'Investissement ainsi que les administrations compétentes se sont rencontrés ces dernières années afin de trouver la meilleure solution, et cette coopération va se renforcer davantage afin d'aboutir à un décaissement plus rapide des APD au Vietnam.
Phuong Mai/CVN