Au cours d'une réunion par téléconférence convoquée d'urgence, les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d'accord sur les conditions de ce programme inédit depuis le lancement de la monnaie commune en 1999, a annoncé leur chef de file, le président luxembourgeois de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.
"Les États membres de l'Eurozone vont mettre à la disposition" de la Grèce "des fonds via des prêts bilatéraux", a expliqué M. Juncker pendant une conférence de presse à Bruxelles, précisant que "tous les États membres de la zone euro participeront" au plan en fonction de leurs moyens.
Le Fonds monétaire international (FMI) a salué le plan de soutien financier à la Grèce et se tient "prêt à se joindre à cet effort", a annoncé son directeur général, Dominique Strauss-Kahn, dans un communiqué.
Le programme envisagé court sur 3 ans. Et "le montant total pris en charge par les États membres de la zone euro pour la première année s'élèvera à 30 milliards d'euros", un "chiffre qui doit être complété" par le FMI, a souligné M. Juncker. "Les montants pour les années suivantes seront déterminés ultérieurement, en fonction de l'évolution de la situation financière de la Grèce", a-t-il encore dit.
L'enveloppe globale envisagée, incluant la contribution du FMI, pourrait atteindre jusqu'à 45 milliards d'euros la première année, dans la mesure où les Européens ont indiqué travailler sur la répartition suivante du financement : les deux tiers en incomberaient à la zone euro, qui doit être majoritaire, et un tiers au FMI.
Une réunion d'experts de la Commission européenne et du FMI était prévue pour hier à Bruxelles afin de finaliser les détails.
L'accord du 11 avril a permis de valider un compromis technique déjà trouvé au niveau des hauts-fonctionnaires vendredi à Bruxelles.
Le ministre des Finances, George Papaconstantinou, à qualifié le 11 avril à la télévision cet accord de "très important" tout en précisant de nouveau qu'Athènes n'avait pas demandé d'activer le mécanisme et juge qu'elle s'en sortira par ses propres moyens grâce aux mesures d'économies budgétaires déjà prises.
Toutefois, de l'avis des professionnels des marchés, il est de plus en plus probable qu'Athènes va recourir au plan de soutien européen.
Les pays de la zone euro sont disposés à prêter des fonds à la Grèce à un taux "autour de 5%", soit nettement moins que le taux de 7,5% dont doit s'acquitter l'État grec aujourd'hui sur les marchés obligataires, a précisé le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn. Il a toutefois réfuté l'idée selon laquelle cela constituerait une "subvention" à la Grèce. L'Allemagne en particulier a insisté pour que les taux ne soient pas trop bas, afin de ne pas donner le sentiment qu'on récompense les mauvais élèves de la zone euro.
La Grèce est confrontée depuis plusieurs mois à une crise budgétaire sans précédent.
AFP/VNA/CVN