L'appareil à écran tactile, fabriqué par le taïwanais HTC, a été présenté par Google comme un "super téléphone" et une nouvelle étape dans l'évolution de son système d'exploitation Androïd, qui permet d'accéder à de multiples applications comme l'iPhone.
"Je pense que vous verrez qu'il repousse les limites du possible sur un téléphone multifonctions", a déclaré le directeur général de HTC, Peter Chou, lors de la présentation du nouveau téléphone au siège de Google à Mountain View, près de San Francisco en Californie (Ouest des États-Unis).
Le géant des moteurs de recherche et de la publicité sur internet avait déjà fait une percée sur le marché de la téléphonie mobile en offrant aux fabricants son système d'exploitation, lancé avec le G1 de HTC et T-Mobile en octobre 2008.
Mais le Nexus One est le premier téléphone sur lequel apparaît le logo du groupe, d'où son surnom de "téléphone Google". Il est aussi le premier vendu directement par Google, qui a créé pour l'occasion une boutique en ligne, sur laquelle le géant d'internet propose l'appareil à d'éventuels clients aux États-Unis, au Royaume-Uni, à Hong Kong et à Singapour.
Alors que l'iPhone est distribué aux États-Unis exclusivement par l'opérateur AT&T, le "Nexus One" sera compatible avec n'importe quel réseau utilisant la norme GSM (utilisée par AT&T et le principal distributeur de l'iPhone au Canada, Rogers), moyennant 529 dollars.
Il ne coûtera toutefois que 179 dollars en souscrivant un abonnement de 2 ans avec T-Mobile, filiale américaine de l'allemand Deutsche Telekom et partenaire historique de Google avec lequel avait été lancé le G1 en 2008.
Des modèles compatibles avec la norme utilisée par d'autres opérateurs américains, notamment Verizon ou Sprint, devraient être proposés au printemps.
En Europe, où Google a signé un partenariat avec le britannique Vodaphone, le Nexus One devrait être disponible vers le milieu de l'année, a indiqué Google.
En faisant la démonstration de ce combiné, un ingénieur de Google, Erick Tseng, a vanté son épaisseur, pas supérieure à celle d'un crayon, et son poids, l'équivalent d'un "porte-clé couteau suisse". "C'est un beau mariage de la forme et de la fonction", a-t-il estimé.
Le téléphone utilise la version 2.1 d'Androïd, soit la même que les téléphones Droid de Motorola, lancé en novembre au États-Unis par l'opérateur Verizon, mais selon M. Tseng, il contiendra quelques innovations comme des graphiques 3D.
Ce plongeon tête la première de Google dans la téléphonie laisse certains observateurs dubitatifs. "On dirait que Google aimerait bien faire le même coup qu'Apple", juge l'expert Rob Enderle, en référence à l'iPhone, qui a remporté un succès phénoménal depuis son lancement en 2007.
Pour d'autres experts, Google va essayer de transposer aux téléphones portables la réussite qu'il a connue dans le domaine de la publicité sur internet. Pour preuve, soulignent-ils, Google a déboursé en novembre 750 millions de dollars pour racheter l'entreprise AdMob, spécialisée dans le placement publicitaire sur les téléphones mobiles.
Pour le chercheur Jonathan Yarmis, un tel choix poussera le groupe à faire l'équilibriste pour, d'un côté, faire la promotion de ses propres appareils et, de l'autre, aider d'autres sociétés à mettre au point leur propre téléphone équipé d'Androïd.
AFP/VNA/CVN