"Une interruption de service s'est produite mardi dernier, affectant les clients de BlackBerry dans les Amériques" Nord et Sud, avec pour conséquence des envois ou réceptions de messages "retardés ou sporadiques", a indiqué RIM. Les services téléphoniques et de SMS n'ont pas été touchés.
"Les analyses préliminaires laissent entendre qu'il s'agit d'un problème provenant d'un défaut dans 2 versions récentes de BlackBerry Messenger (les versions 5.0.0.55 and 5.0.0.56)" souligne RIM, qui dit avoir "pris des mesures correctives".
Le nombre de personnes concernées et la durée de la panne n'ont pas été communiqués, mais plus de 30 millions de personnes utilisaient un Blackberry dans le monde fin septembre.
Le 17 décembre, une autre panne avait déjà momentanément privé de leurs courriels les utilisateurs. Au moins 2 autres pannes semblables ont paralysé les BlackBerry en 2007 et 2008.
"C'est un problème récurrent qui survient tous les ans ou tous les 2 ans depuis des années. Il semble que cela affecte RIM plus que les autres" fabricants de téléphones multifonctions, remarque l'analyste technologique Jeff Kagan, interrogé par l'AFP.
RIM a annoncé des ventes record de son populaire appareil, franchissant le seuil du 75e millionième appareil BlackBerry vendu, avec un bénéfice et un chiffre d'affaires en forte hausse au troisième trimestre, tout en affirmant connaître "un excellent début de saison des fêtes".
Pour Jeff Kagan, "les clients de RIM sont comme ceux d'Apple. Ils ont une relation spéciale à cette entreprise et à cette technologie". Il ajoute toutefois que si les "clients ont accordé peu d'attention à la première panne", la seconde porte "une nouvelle entaille" dans la réputation du téléphone dans l'esprit des consommateurs.
"À un certain moment, certains clients vont dire que cela suffit. Ils veulent un réseau fiable", poursuit M. Kagan. Il juge que cette nouvelle panne ne devrait "pas encore faire fuir les clients, mais ces derniers sont désormais sur le qui-vive".
"Si ces pannes continuent, elles pourraient nuire à la réputation de RIM" alors que l'entreprise s'est distinguée de ses concurrents "à cause d'une perception de sécurité et de fiabilité de son service", renchérit Carmi Levy, un analyste technologique indépendant. "Alors que le marché des téléphones multi-fonctions devient de plus en plus concurrentiel, il est important pour RIM (...) d'investir dans sa technologie pour la rendre irréprochable", ajoute-t-il.
Le fabricant canadien risque sinon de "voir la demande se tarir, sa croissance à long terme ralentir et aussi de perdre sa position de numéro un de son marché au bénéfice de ses concurrents Apple et Google", conclut M. Levy.
AFP/VNA/CVN