Gaza : frappe israélienne contre un hôpital, un responsable du Hamas tué

Une frappe aérienne israélienne a touché dimanche 23 mars l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le Sud du territoire palestinien, tuant un responsable du Hamas selon l'armée israélienne et le mouvement islamiste.

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Un incendie au service des urgences de l'hôpital Nasser à Khan Younès, dans le Sud de Gaza, après qu'il a été touché par une frappe aérienne israélienne, le 23 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette nouvelle offensive d'Israël intervient cinq jours après avoir rompu le cessez-le-feu avec le Hamas.

Le Hamas a indiqué dans un communiqué que la frappe avait tué Ismaïl Barhoum, un membre de son bureau politique.

Il était soigné à l'hôpital Nasser "après avoir été grièvement blessé lors d'une frappe aérienne sur son domicile à Khan Younès mardi", quand l'armée israélienne avait lancé des frappes intenses sur le territoire après deux mois de trêve, a précisé à l'AFP une source au sein du Hamas.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a confirmé dans un communiqué que la cible de la frappe était Ismaïl Barhoum.

Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, la frappe a fait deux morts, dont un jeune homme de 16 ans qui avait été opéré vendredi 21 mars, et plusieurs blessés "dont du personnel médical touché à des degrés divers".

Des Palestiniens évacuent en courant une fille blessée dans des frappes israéliennes près d'un camp de déplacés dans le centre de la ville de Gaza, le 23 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis la reprise des opérations militaires israéliennes le 18 mars, au moins 673 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas.

"La souffrance doit cesser", a dit la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas dimanche soir 23 mars à son arrivée en Israël, où elle va réclamer un "retour immédiat" à l'accord de cessez-le-feu pour stopper la "destruction de Gaza".

"L'offensive militaire d'Israël a causé d'effroyables pertes en vies humaines. Tant que cette guerre se poursuivra, les deux parties seront perdantes", a-t-elle souligné, avant de rencontrer successivement les dirigeants israéliens et palestiniens lundi 24 mars.

Sur des affichettes larguées par drone à Rafah dans le Sud de Gaza, l'armée israélienne a lancé un appel à évacuer le quartier de Tel al-Sultan, avant de l'encercler et d'y frapper selon elle "des organisations terroristes".

Emmenant quelques affaires, des familles palestiniennes, plusieurs fois déplacées par la guerre, ont été contraintes de nouveau à fuir la ville, à pied ou à bord de charrettes tirées par des ânes.

"Ils ont tiré sur nous toute la nuit et nous ont ordonné de partir au matin. Puis ils nous ont tiré dessus dans la rue", raconte Aïda Abou Shahir, une déplacée, en fuyant Rafah.

Des Palestiniens inspectent un cratère sur le site de frappes israéliennes tout près des tentes d'un camp de déplacés dans le centre Gaza-ville, le 23 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

"J'ai perdu la trace de ma fille, de son mari et de leurs enfants dans la rue, et je ne sais plus où ils sont. Que Dieu ait pitié de nous", s'exclame-t-elle.

Plus de 50.000 morts selon le Hamas

L'armée israélienne a tué samedi 23 mars un autre haut responsable du Hamas, Salah al-Bardawil, avec sa femme à Khan Younès.

Depuis le 18 mars, quatre membres du bureau politique du mouvement ont été tués.

Après des semaines de désaccord avec le Hamas sur la façon de poursuivre la trêve, Israël a rompu celle-ci le 18 mars avec des bombardements massifs sur Gaza suivis d'opérations terrestres, afin de forcer le mouvement palestinien à rendre les 58 otages israéliens qu'il détient encore.

Des enfants palestiniens au milieu des décombres après des frappes israéliennes sur la camp de Nousseirat dans le centre de la bande de Gaza, le 23 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'accord de trêve arraché par les médiateurs après des mois de tractations difficiles était entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d'un conflit dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts, selon l'armée israélienne.

L'offensive de représailles lancée par Israël a fait au total 50.021 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon un bilan annoncé dimanche 23 mars par le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.

Du côté israélien, l'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Pour faire pression sur le Hamas, Israël avait coupé l'entrée de l'aide humanitaire le 2 mars, puis cessé de fournir en électricité la principale station de dessalement d'eau, aggravant une situation déjà catastrophique pour les quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza.

"Soutien américain sans faille"

Dimanche 23 mars, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a "exprimé le soutien sans faille des États-Unis à Israël et sa politique", lors d'un entretien avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, selon le bureau de ce dernier.

Le ministère israélien de la Défense a annoncé la création d'une administration dédiée au "départ volontaire des habitants de Gaza vers un pays tiers", après des déclarations du président américain Donald Trump qui a dit souhaiter le départ volontaire des Palestiniens du territoire.

Immeuble détruit à Tyr, dans le Sud du Liban, après une frappe israélienne le 22 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sur le front nord, l'armée israélienne a poursuivi ses frappes dans le Sud du Liban voisin, où elle a affirmé avoir tué un membre du Hezbollah libanais.

La veille, Israël a mené des raids intenses contre des cibles du mouvement pro-iranien en riposte à l'interception de roquettes tirées depuis le Liban. Le Hezbollah a nié sa responsabilité dans ces tirs. L'Iran a condamné les frappes israéliennes.

Cette escalade est la plus violente depuis le début, le 27 novembre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, un allié du Hamas.

"Les gens ont peur que la situation n'empire davantage", a déclaré Qassem Istanbouli, un habitant de Tyr dans le Sud du Liban.

AFP/VNA/CVN

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