Gardien de pandas, un métier en Chine

Les 2 pandas sont affalés, absorbés dans le mâchonnement de leurs pousses de bambou dans ce centre d'élevage du Sud-Ouest de la Chine. Comme chaque matin, leur gardien Yang Gangkun tente de les éveiller à la gymnastique, un défi crucial dans le cadre de la reproduction d'une espèce menacée.

C'est l'un des 40 gardiens professionnels de la base des pandas géants de Chengdu, dans la province du Sichuan, et l'un des rares à avoir ce contact privilégié avec les mammifères. Il a récemment achevé des études vétérinaires et a obtenu il y a quelques mois ce poste clef pour la survie de l'espèce, qui compte seulement 1.600 spécimens à l'état sauvage essentiellement dans le Sud-Ouest de la Chine.

Les gardiens sont particulièrement nécessaires au printemps, pendant la période de reproduction, et à l'été, lorsque commencent les naissances, selon Huang Xiangming, un des responsables de la gestion des animaux à la base.C'est une période critique, car les pandas géants sont connus pour leur faible libido, d'où les efforts déployés pour permettre leur reproduction.

"On ne se repose presque pas durant ces 2 périodes importantes. Nos gardiens ne font que s'occuper des pandas", dit Huang. "Ils déploient tellement d'efforts, certains repoussent même leur propre mariage", ajoute-t-il. Levé à 06h30 pour rejoindre la base, située à l'extérieur de Chengdu, Yang Gangkun doit nourrir les pandas dont il a la charge, nettoyer leurs enclos et leur faire faire de l'exercice, par exemple en leur tendant une perche sur laquelle a été fixée une pomme pour les obliger à se dresser sur leurs pattes. Deux fois par semaine, le jeune homme de 24 ans doit même rester sur place et coucher près des enclos pour s'assurer que rien ne leur arrive. Le tout pour un salaire mensuel de 1.000 yuans (117 euros).

"Le meilleur moment c'est quand vous marchez dans l'espace situé entre les enclos. Lorsqu'il te voit, le panda accourt. Et quand tu cours, il court aussi, c'est comme s'il étudiait la manière dont tu te comportes. C'est génial", dit-il.

Ces efforts semblent porter leurs fruits. En 1987, lors de son ouverture, le centre n'avait que 6 pandas, sauvés alors qu'ils mouraient de faim dans la nature. Désormais, il en a 84 en permanence, dont la star Mei Lan, née aux États-Unis et revenue en grande pompe au début de l'année. À partir d'août, les responsables du centre vont lancer un concours mondial, proposant à 6 personnes, "profondément intéressées par les questions de préservation", de vivre pendant un mois dans la peau d'un gardien.

Les heureux bénéficiaires "apprendront à quel point ces animaux sont uniques, aideront les chercheurs et les scientifiques et aideront à sensibiliser encore plus en tenant des blogs sur leur expérience destinés à des millions de personnes dans le monde", affirment-ils.

Après avoir failli disparaître dans les années 80, les pandas ont fait l'objet en Chine d'un programme de préservation avec des réserves pour protéger ceux qui vivent à l'état sauvage et des élevages en captivité pour des réintroductions à terme dans la nature. Le défi est notamment de réintroduire des femelles pandas enceintes pour permettre à leurs petits de s'adapter plus facilement.

"Nous avons passé les 50 dernières années à sauver le panda géant. Nous allons passer les 50 prochaines à les aider à se réadapter à la vie sauvage", explique Zhang Zhihe, directeur général du centre de Chengdu.

AFP/VNA/CVN

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