La fuite pourrait être stoppée, l'Amérique retient son souffle

Les habitants de la région du golfe du Mexique devront retenir leur souffle jusqu'à au moins le 14 juillet pour savoir si les ingénieurs de BP sont parvenus à tester correctement le nouvel entonnoir posé au fond de l'océan, destiné à mettre fin à une marée noire qui dure depuis 85 jours.

Prévu pour le 13 juillet, le début du test crucial du nouvel entonnoir a été repoussé à au moins hier, a annoncé le 13 juillet soir l'amiral Thad Allen, l'ancien chef des garde-côtes américains, chargé des opérations pour l'administration américaine.

La décision de retarder le test a été prise après une rencontre avec le secrétaire à l'énergie Steven Chu, un physicien, titulaire du prix Nobel, et d'autres experts de haut niveau. "À la suite de ces discussions, nous avons décidé que l'opération doit bénéficier de nouveaux éléments d'analyse qui seront réalisés ce soir ou demain", a déclaré l'amiral.

Baptisé "Top Hat 10", le nouvel entonnoir posé lundi remplace un précédent modèle, retiré samedi, qui ne captait qu'environ 25.000 barils de pétrole par jour, sur les 35.000 à 60.000 qui grossissent quotidiennement la marée noire.

Le 13 juillet à la mi-journée, les ingénieurs du groupe pétrolier britannique ont entamé une série de tests, qui devraient durer entre 6 et 48 heures, pour voir comment réagit l'énorme pièce de 75 tonnes installée au fond de l'océan à 1.500 m de profondeur. "BP ne peut pas être plus fier de l'équipe qui a installé l'entonnoir. Ça s'est très bien passé et tout le monde est très confiant", a déclaré à la presse le vice-président du géant pétrolier Kent Wells.

Progressivement, BP va fermer les valves de l'entonnoir et mesurer la pression qui s'en échappe afin de vérifier si le puits peut être scellé sans risque de nouvelles fuites, ailleurs dans le coffrage d'un puits qui descend à 4 km de profondeur sous terre. "Si les tests montrent qu'on peut condamner le puits alors, évidemment, le puits sera fermé et il n'y aura plus de pétrole qui s'échappera", a assure Kent Wells.

C'est en tous cas la nouvelle qu'attend tout un pays qui suit les images de la fuite retransmises en direct sur les chaînes de télévision américaines. Et d'une région meurtrie par la marée noire.

Le 13 juillet l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé que le naufrage le 22 avril de la plateforme Deepwater Horizon avait provoqué le déversement de 2,3 à 4,5 millions de barils de pétrole dans le golfe du Mexique.

À titre de comparaison, lors du naufrage de l'Exxon Valdez en Alaska en 1989, entre 58 et 112 fois moins de pétrole s'était déversé dans la mer. "Nous avons fait des progrès significatifs", s'était réjoui lundi l'amiral Thad Allen alors que l'entonnoir était sur le point d'être installé.

Le nouveau dispositif "pourra nous dire si la pression parvient à être contenue au niveau du puits, auquel cas nous pourrons le boucher, ou si nous pouvons simplement récupérer le pétrole", a-t-il ajouté, insistant sur le fait que les 2 options constitueraient "2 résultats plutôt bons".

Le groupe britannique s'est refusé en revanche à garantir le succès de cette nouvelle tentative, soulignant que le nouveau dispositif n'avait encore jamais été déployé "à cette profondeur et dans ces conditions".

Si le puits ne parvenait pas être colmaté définitivement à l'aide de l'entonnoir, BP compte voir entrer en oeuvre début août le premier des 2 puits de secours censés stopper définitivement la fuite.

Le nouvel entonnoir peut également permettre de donner un peu de répit à BP qui a déjà dû débourser 3,5 milliards de dollars pour lutter contre la marée noire, la pire de l'histoire des États-Unis, survenue après le naufrage fin avril d'une plateforme exploitée par le géant britannique.

AFP/VNA/CVN

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