Le président François Hollande le 11 mars à Dijon. Photo : AFP/VNA/CVN |
Tout au long de sa première journée en Côte d'Or, le chef de l'État s'est voulu volontariste, malgré les nuages qui s'accumulent sur l'économie française et malgré des sondages où il ne cesse de dégringoler. Arrivé en train à 14h00 à Dijon, il a inauguré dans la ville de François Rebsamen, un de ses très proches, un nouveau type de déplacements. Toutes les six à huit semaines, il entend désormais aller à la rencontre des Français lors de visites de deux jours.
Objectif de ces déplacements allongés : "expliquer le cap" de l'exécutif "en prenant le temps de l'écoute, du dialogue, de la pédagogie", a résumé son conseiller politique Aquilino Morelle. À droite, l'ex-Premier ministre UMP, Jean-Pierre Raffarin a fustigé ce déplacement, estimant que "ce qui est très important aujourd'hui, c'est de répondre à la question des Français +où va notre économie?+". "On n'a pas de croissance, les déficits augmentent, la croissance n'est pas là, (...) et on voit, a-t-il dit, le président qui nous fait une jolie opération de communication".
"François Hollande ne peut dire que le contraire de ce qu'il disait avant d'être président - il niait la crise - là il essaie de trouver le prétexte de la crise pour justifier tous les mécontentements", a renchéri Michèle Alliot-Marie.
Le chef de l'État a en tout cas pu mesurer l'attente et parfois les frustrations des Français, en visitant un quartier populaire, "les Grésilles", exemple de rénovation urbaine, mais où le taux de chômage culmine à 32%.
"Inverser la courbe du chômage" à la fin de l'année
Pas d'effervescence pour l'accueillir, beaucoup de doléances d'habitants en difficulté et même quelques cris de colère. M. Hollande a ainsi été pris à partie par trois personnes qui lui ont demandé sans aménité où en étaient "ses promesses" avant d'être écartées sans ménagement par le service d'ordre. "On aurait préféré que ce premier déplacement se passe plus calmement (...) les consignes seront plus explicites à l'avenir pour éviter ces excès de zèle", a-t-on concédé dans l'entourage du président. En tous cas, a ajouté un autre, "malgré ses désagréments, on ne change pas de communication".
Lançant "un appel à la mobilisation", il a souligné que "la politique du gouvernement de Jean-Marc Ayrault a des instruments qui nous permettront à la fin de l'année d'atteindre nos objectifs". Il a réaffirmé dans la foulée celui "d'inverser la courbe du chômage" à la fin de l'année et d'arriver à 100.000 contrats emplois d'avenir, fin 2013, alors que pour l'heure 10.000 ont été signés.
M. Hollande a achevé la journée par "un dîner républicain" auquel étaient conviés les parlementaires du département (cinq députés, trois sénateurs) toutes couleurs politiques confondues.
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