Le secrétaire d'État américain John Kerry quitte l'Égypte, le 3 mars. |
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Le nouveau patron de la diplomatie américaine a bouclé sa première visite au Caire par plus de deux heures d'entretiens avec M. Morsi, dont la moitié en tête-en-tête. Juste avant de quitter l'Égypte pour Ryad, où il est arrivé dans la soirée, M. Kerry a réclamé au Caire "davantage d'efforts et de compromis pour rétablir l'unité, la stabilité politique et la santé économique en Égypte".
Le ministre américain s'est félicité d'entretiens "francs et constructifs" avec le président islamiste élu en juin 2012 et a insisté sur "l'étape particulièrement cruciale des législatives" prévues fin avril pour "la transition démocratique de l'Égypte".
Surtout, pour épauler le pays le plus peuplé du monde arabe face à sa grave crise économique, M. Kerry a octroyé 250 millions de dollars d'assistance, dont 190 millions pour soutenir le budget égyptien et 60 millions pour un fonds américano-égyptien d'appui aux entreprises.
Ces 190 millions font partie d'une première tranche de 450 millions de dollars destinés à l'Égypte et pour lesquels le Congrès américain a donné son feu vert il y a une semaine, au terme de mois de négociations entre le gouvernement de Barack Obama et les parlementaires américains.
Cette première aide, a souligné M. Kerry, est accordée après "des assurances du président Morsi" quant à la mise en oeuvre de réformes pour l'obtention d'un prêt de 4,8 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI), retardé en raison des violences politiques en Égypte.
D'après le ministre des Finances, El-Morsi El-Sayed Hegazy, Le Caire pourrait s'entendre avec le FMI avant les législatives, mais nombre d'analystes pensent qu'il faudra attendre le prochain parlement en juillet.
Arrivée de Kerry à Ryad
Pour continuer d'aider, Washington attendra que les engagements de réformes soient suivis d'effets, tant sur le volet politique que sur l'économie, expliquent des diplomates américains. "Les États-Unis peuvent et veulent faire plus", a martelé M. Kerry.
Le 2 mars, il a jugé "essentiel" de remettre en marche l'économie égyptienne, qui a vu les investissements étrangers et le tourisme s'effondrer. M. Kerry a affirmé que son pays "ne s'ingér(ait) pas, ne pren(ait) pas position pour un gouvernement, une personne, un parti, une idéologie".
Arrivé tard à Ryad, M. Kerry devait dîner avec ses homologues des monarchies du Conseil de coopération du Golfe, regroupant six pays et dont l'Arabie saoudite est le chef de file. "Nous (...) lui ferons part de nos inquiétudes concernant la relation avec l'Iran et les développements en Syrie", a indiqué le ministre bahreïni des Affaires étrangères, cheikh Khaled Al-Khalifa.