«Il y a des nouvelles politiques à mettre en place, le président a fixé les priorités lundi dernier" lors du discours devant le parlement réuni en Congrès à Versailles, elles doivent permettre de préparer "la sortie de crise" avec "pour fil conducteur la réforme", a rapporté le porte-parole du gouvernement Luc Chatel, lui-même nommé à l'Éducation.
Le Premier ministre François Fillon a repris l'initiative dans la soirée en annonçant qu'il réunirait son nouveau gouvernement en séminaire "dès dimanche prochain" pour "fixer (les) priorités" devant être financées par l'emprunt annoncé lundi par M. Sarkozy.
Le neveu de l'ancien président socialiste François Mitterrand, dont la nomination mardi à la Culture a créé la surprise, est arrivé le premier au palais de l'Élysée, à la suite de François Fillon. Un peu plus tôt, lors de la passation de pouvoirs avec la ministre sortante Christine Albanel, il a assuré ne pas vouloir arriver "comme Tarzan" et dire ''on va tout résoudre tout de suit'". Il faisait référence au dossier le plus chaud de son ministère, une loi sanctionnant le piratage de musique et de films sur internet, partiellement censurée le 10 juin par le Conseil constitutionnel. Un nouveau texte a été présenté dès le 24 juin, lors de ce Conseil des ministres.
Il s'agit d'"un gouvernement dur, un gouvernement de combat" pour les échéances qui conduiront à la prochaine présidentielle en 2012, a commenté le socialiste Pierre Moscovici.
Un fidèle de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, accède ainsi au ministère de l'Intérieur, à la place de Michèle Alliot-Marie, qui se voit confier le ministère de la Justice, où elle remplace Rachida Dati.
L'une des victimes de ce remaniement est la parité : si le gouvernement compte 13 femmes pour 25 hommes, elles sont seulement 4 à être ministres de plein exercice (contre 14 hommes). Les autres sont secrétaires d'État. L'éviction de Rachida Dati et le passage de Rama Yade du secrétariat d'État aux droits de l'homme vers celui plus subalterne des Sports apparaît d'ailleurs comme une réduction de la diversité dans le nouveau gouvernement, malgré l'arrivée de Nora Berra, d'origine algérienne, au secrétariat d'État "chargé des aînés" et de la Guadeloupéenne Marie-Luce Penchard, à l'Outre-mer.
AFP/VNA/CVN