M. Sarkozy avait convoqué au château de Versailles députés et sénateurs, réunis en Congrès, pour tracer les perspectives de la deuxième partie de son mandat.
Le président français a confirmé que le gouvernement serait remanié le 24 juin. "Le premier travail du gouvernement sera de réfléchir à nos priorités nationales et à la mise en place d'un emprunt pour les financer", a déclaré M. Sarkozy.
Ces investissements prioritaires pour la France et son économie seront définis à l'issue d'une concertation de 3 mois avec le parlement, les partenaires sociaux, les milieux économiques et culturels, a-t-il précisé.
"Quant à l'emprunt, le montant et les modalités seront arrêtés une fois que nous aurons fixé ensemble les priorités. Nous le ferons soit auprès des Français, soit auprès des marchés financiers", a-t-il ajouté. M. Sarkozy a jugé "pas anormal" de financer par l'emprunt les investissements, c'est-à-dire "le déficit qui prépare l'avenir".
Le président français, pourtant élu en 2007 sur un programme très libéral, a estimé que la crise avait mis à mal les dogmes en vigueur depuis de nombreuses années dans l'économie mondiale. "Le monde découvre les limites d'une vision exclusivement marchande", a-t-il assuré.
"La crise a remis le modèle français à la mode. Hier décrié, il se retrouve aujourd'hui reconnu pour son rôle d'amortisseur social", a estimé le président. "En nous obligeant à tout remettre à plat, en ébranlant les dogmes et les certitudes, la crise nous rend plus libres d'imaginer un autre avenir", a-t-il ajouté.
Mais le pays est confronté, outre la récession, à une dégradation spectaculaire de ses finances publiques. Selon le ministre du Budget, Eric Woerth, le déficit public de la France atteindra entre 7 et 7,5% du Produit intérieur brut (PIB) en 2009 et en 2010, bien loin de la valeur de référence de 3% édictée par les traités européens.
M. Sarkozy a blâmé le "mauvais déficit", celui qui "doit être ramené à zéro par des réformes courageuses", a-t-il dit. Il a ainsi promis de réduire le nombre d'élus locaux, de poursuivre l'allègement des effectifs de la fonction publique, et de procéder en 2010 à une nouvelle réforme des retraites. Mais point de politique de rigueur pour les contribuables français, a-t-il assuré. "Je n'augmenterai pas les impôts, car cela retarderait longtemps la sortie de crise" en pesant sur la reprise, a-t-il affirmé.
AFP/VNA/CVN