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Le Premier ministre Jean Castex et la journaliste Anne-Sophie Lapix sur le plateau de France 2 à Paris, le 11 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le gouvernement a dû demander une seconde délibération nocturne sur le projet de loi de sortie progressive de l'état d'urgence sanitaire. L'article premier du texte avait été rejeté en fin de journée par l'Assemblée, y compris par les élus MoDem, membres de la majorité mais très critiques sur le "flou" du projet de loi.
L'article incriminé, qui comprend le pass sanitaire, a donc été modifié et validé en toute fin de soirée. La période de transition durant laquelle des restrictions de libertés seront encore à la main du gouvernement, a été écourtée, du 2 juin à fin septembre, plutôt que fin octobre, un gage envoyé au MoDem. Le pass sanitaire, justificatif de vaccination ou test COVID négatif nécessaires pour accéder à de grands rassemblements, n'a pas été retouché.
"S'il faut trouver des terrains d'équilibre pour arriver à ce que ce texte passe et que nous retrouvions des libertés dans notre pays, nous ferons ces concessions", avait commenté plus tôt le ministre de la Santé Olivier Véran, en déplacement dans un centre de vaccination à Montrouge près de Paris, où il a pris part "en tant que médecin" à des consultations pré-vaccinales.
Ce couac parlementaire intervient au moment où Matignon affiche son optimisme et délivre les modalités d'un retour à une vie plus normale, secteur par secteur.
"Évidemment, cette sortie va se faire de façon progressive, prudente et accompagnée. Mais la tendance est claire, nous touchons au but et c'est une bonne nouvelle", a dit Jean Castex au Parisien, alors qu'une partie des experts sanitaires redoute toujours un rebond épidémique.
Décrue en réa
Graphique montrant l'évolution des hospitalisations et des réanimations en France, au 9 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec une moyenne de 17.000 cas positifs de SARS-CoV-2 par jour sur la semaine écoulée, la France est encore loin du seuil de 5.000 qu'avait fixé l'exécutif pour sortir du deuxième confinement en décembre.
Dans son dernier avis, le conseil scientifique, censé guider les choix du gouvernement, prévient que "les mois qui viennent seront très incertains" si le taux d'incidence reste élevé, en plaçant le bon curseur sous la barre des 10.000 nouveaux cas par jour.
Le freinage de l'épidémie depuis quatre semaines a permis de faire diminuer l'afflux de malades et le nombre de décès de patients COVID-19 à l'hôpital, même s'il s'élevait encore à 236 dans les dernières 24 heures mardi 11 mai, soit un total de près de 107.000 morts depuis le début de l'épidémie. La décrue s'est poursuivie dans les services de réanimation, avec 4.743 malades, contre 4.870 la veille.
"Héros d'un jour, larbins toujours" : pour réclamer plus de moyens et de reconnaissance, les personnels soignants des réas étaient appelés à la grève mardi 11 mai. Selon la CGT-Santé, 110 services étaient mobilisés et environ 80 manifestants se sont rassemblés devant les locaux de l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine.
À une semaine et un jour des premiers verres en terrasse et du retour au cinéma ou au musée, Matignon a livré un mode d'emploi détaillé des réouvertures, des zoos aux casinos en passant par les petits trains touristiques et les bowlings.
Comme prévu, les cafés et restaurants pourront rouvrir leurs espaces extérieurs à partir du 19 mai, mais ils devront se limiter à la moitié de leurs capacités, et avec des tables de six maximum. Une jauge en vigueur aussi à partir du 9 juin en intérieur.
"Optimiste"
Bercy a annoncé que les aides aux entreprises des secteurs les plus affectés seront maintenues mais à un niveau inférieur à partir de juin.
Pour les cinémas, salles de théâtre et cirques, la jauge sera limitée à 35% de la salle (65% le 9 juin), avec un maximum de 800 spectateurs en intérieur (5.000 le 9 juin), comme pour les rencontres sportives.
Cependant, la finale de la Coupe de France de football, prévue le 19 mai à 21h15 au Stade de France, aura lieu à huis clos.
"On a le droit d'être optimiste aujourd'hui, parce que les efforts des Français portent leurs fruits" et qu'il y a "une nouvelle donne dans la sortie de crise" avec la vaccination, a insisté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, sur France Inter.
Alors que les vacances d'été approchent, le ministère de la Santé a fait savoir qu'il faudra adapter "son planning" aux rendez-vous vaccinaux, et que si des doses seront envoyées dans les zones touristiques, cela doit rester "l'exception".
Mardi 11 mai, au deuxième jour de l'ouverture à tous les plus de 50 ans, plus de 650.000 doses ont été injectées, portant le total des vaccinés à 18,5 millions avec une première dose (35,2% de la population majeure), et près de 8,2 millions de personnes vaccinées avec deux doses (15,7% de la population majeure).
À partir de mercredi 12 mai, les centres accueilleront aussi, sans condition d'âge et de santé, les adultes qui auront trouvé un créneau disponible la veille pour le lendemain sur les plateformes de rendez-vous.
Mais le ministère de la Santé relativise l'ampleur de ce "volume de doses subsidiaires", en l'estimant à 15.000 à 20.000 rendez-vous quotidien "au maximum".
AFP/VNA/CVN