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>>Coronavirus : le point sur la pandémie
Des proches assistent à la crémation d'une personne décédée du COVID-19 au crematorium de New Delhi, le 11 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a détecté le variant à l'origine de l'explosion du nombre de cas de COVID-19 en Inde dans au moins 44 autres pays du monde, a-t-elle annoncé mercredi 12 mai.
Le variant B.1.617, apparu pour la première fois en Inde en octobre, a été détecté dans des séquences versées dans la base de données GISAID "depuis 44 pays dans l'ensemble des six régions de l'OMS", indique l'organisation, ajoutant qu'elle a reçu "des notifications de détection dans cinq autres pays".
En dehors de l'Inde, c'est en Grande-Bretagne que le plus grand nombre de cas de contaminations au variant B.1.617 a été détecté.
Ce variant a été classé cette semaine par l'OMS comme "préoccupant". Il est l'une des raisons - mais pas la seule - qui explique l'explosion de la pandémie en Inde et le pire foyer de la pandémie dans le monde à l'heure actuelle.
Selon les statistiques officielles, quelque 4.000 personnes meurent actuellement chaque jour du COVID-19 en Inde, où le bilan total de l'épidémie frôle les 250.000 décès.
L'Inde, avec ses 1,3 milliard d'habitants, est le deuxième pays le plus infecté au monde après les États-Unis, avec près de 23 millions de cas détectés.
La nouvelle vague a submergé les grandes villes mais aussi les zones rurales, poussant les hôpitaux au point de rupture et entraînant de graves pénuries d'oxygène et de lits.
Appels à l'aide
L'Inde n'est toutefois pas le seul pays à se battre avec le virus.
Près de la moitié des dirigeants de la planète ont demandé l'aide des États-Unis pour pallier le manque de vaccins, a affirmé mardi 11 mai le président américain Joe Biden. "Tous les pays du monde se tournent vers nous", a-t-il expliqué lors d'un échange avec des gouverneurs pour faire le point sur la vaccination aux États-Unis. "J'ai 40% des dirigeants de la planète qui demandent si on peut les aider", a-t-il poursuivi.
Une soignante administre une dose de vaccin à une femme dans un centre de vaccinations de New York, le 11 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"On va essayer", a-t-il ajouté, sans livrer de chiffres ni de calendrier, et en martelant sa volonté de donner la priorité aux Américains.
"Je pense que nous pouvons produire beaucoup plus de vaccins", a-t-il estimé.
Plusieurs chefs d'État ou de gouvernement ont exprimé leur frustration face à l'attitude de Washington sur ce dossier.
La chancelière allemande Angela Merkel a appelé de ses vœux "un libre échange de composants" et "une ouverture du marché des vaccins".
Le président français Emmanuel Macron a de son côté appelé les États-Unis à "mettre fin aux interdictions à l'export, non seulement de vaccins mais de composants de ces vaccins, qui empêchent la production".
Joe Biden a rappelé que les États-Unis avaient pour l'heure promis de fournir 60 millions de doses du vaccin d'AstraZeneca à des pays tiers.
Or, ce vaccin connaît de nouveaux déboires.
L'Ontario, province canadienne la plus peuplée, a annoncé mardi 11 mai la suspension des vaccinations avec la première dose du sérum anti-COVID d'Astrazeneca, en raison d'une hausse du nombre de thromboses causées par le vaccin.
Quelques heures plus tôt, l'Alberta, autre province dans l'Ouest du pays, avait également décidé de suspendre la vaccination avec ce remède, en raison de doutes sur d'éventuelles ruptures d'approvisionnement dans les prochains mois.
Femmes enceintes
Le Brésil a pour sa part décidé mardi 11 mai de suspendre la vaccination des femmes enceintes avec le sérum d'AstraZeneca en attendant d'en savoir plus sur la mort d'une femme à Rio de Janeiro, après une thrombose.
La Slovaquie a fait de même mardi 11 mai après avoir annoncé qu'elle examinait le cas d'un patient décédé d'un caillot sanguin après avoir reçu ce vaccin.
L'Union européenne réclame de son côté devant la justice belge qu'AstraZeneca livre d'ici fin juin aux vingt-sept les 90 millions de doses de son vaccin anti-COVID qui n'ont pas été livrées au premier trimestre, sous peine d'astreintes financières, a annoncé mardi 11 mai la Commission européenne.
C'est la première fois que la Commission précise ses exigences dans la procédure qu'elle a engagée contre le laboratoire suédo-britannique, qu'elle accuse d'avoir manqué à ses obligations. Le contrat conclu étant de droit belge, une audience en référé (en urgence) aura lieu le 26 mai devant un tribunal bruxellois.
Les campagnes de vaccination continuent cependant et poussent plusieurs pays européens à se montrer plus confiants et à entamer un retour à une "vie normale".
En Belgique, à compter du 9 juin, cafés et restaurants pourront de nouveau servir leurs clients à l'intérieur, et les salles de spectacles accueillir jusqu'à 200 personnes, a annoncé mardi 11 mai le Premier ministre belge Alexander De Croo.
Des gens sont attablés en terrasse sur la Grand-Place de Bruxelles, le 9 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cafés et restaurants ont pu rouvrir sous certaines conditions leurs terrasses le 8 mai, après presque sept mois de fermeture pour endiguer les deuxième et troisième vagues de la pandémie de coronavirus.
Mais c'est la première fois qu'une date de réouverture est donnée au secteur du spectacle dans son ensemble.
Dans la campagne de vaccination, "nous avons franchi des pas de géants", a justifié en conférence de presse M. De Croo.
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 3.306.037 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi 11 mai.