>> Énergies : élan des renouvelables, pic possible du pétrole "vers 2030"
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| Le gouvernement veut revoir le soutien public aux énergies renouvelables. |
| Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette mission, centrée sur "l’optimisation des soutiens publics aux énergies renouvelables électriques et au stockage", est confiée à Jean-Bernard Lévy, ancien Pdg d’EDF, et au haut fonctionnaire Thierry Tuot. Leurs conclusions sont attendues dans trois mois.
Selon Matignon, l’objectif est de proposer un modèle de soutien plus efficace et plus soutenable, dans un contexte budgétaire tendu et face à la maturité croissante des filières. En octobre, le ministre de l’Énergie, Sébastien Lecornu, avait déjà annoncé vouloir réexaminer l’usage de l’argent public dans le financement des renouvelables.
Le sujet reste très sensible politiquement. Ces derniers mois, le coût de l’éolien et du solaire a alimenté de vifs échanges entre défenseurs des renouvelables et partisans du nucléaire. Un moratoire sur de nouvelles installations d’énergies nouvelles et renouvelables, ENR, avait même été brièvement adopté à l’Assemblée nationale, avant d’être retiré.
Aujourd’hui, la plupart des centrales solaires et éoliennes bénéficient de contrats garantissant un prix fixe au producteur. Mais dans un contexte de demande électrique affaiblie, les surplus d’électricité provoquent parfois des prix négatifs, obligeant l’État à compenser la différence avec le prix de référence. Ces mécanismes représentent un enjeu financier majeur, évalué à 8,2 milliards d’euros dans le projet de budget 2026.
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| Le Premier ministre Sébastien Lecornu assiste à une séance de questions au gouvernement au Sénat, le 26 novembre 2025 à Paris. |
| Photo : AFP/VNA/CVN |
La mission devra proposer des solutions pour renforcer la flexibilité du système électrique, notamment via le stockage par batteries, afin de mieux intégrer des énergies intermittentes. Jean-Bernard Lévy apportera son expérience d’industriel, tandis que Thierry Tuot rappelle son rôle de premier directeur général de la CRE.
Du côté des acteurs des renouvelables, l’audit n’est pas rejeté, s’il permet de corriger certaines "rentes". Mais plusieurs voix s’étonnent que le nucléaire ne soit pas inclus dans l’étude, alors que son coût reste déterminant. Le SER et Enerplan soulignent, non sans ironie, le chantier du réacteur EPR de Flamanville, dirigé en partie sous M. Lévy, comme exemple de dérive financière.
Selon des ONG environnementales, un examen rigoureux confirmera que les ENR génèrent plus de bénéfices que de coûts, notamment en réduisant les importations d’hydrocarbures.
Le gouvernement, de son côté, entend avancer sans attendre les conclusions de la mission, notamment sur les mesures visant à faire baisser les prix de l’électricité. Les consultations se poursuivent aussi sur la stratégie énergétique nationale (PPE3), avec une décision attendue en décembre.
AFP/VNA/CVN



