Selon la CFDT et la CGT, les deux plus importants syndicats français, les cortèges ont rassemblé près de 3 millions de personnes, soit les mêmes estimations que lors de la dernière journée d'actions du jeudi 23 septembre.
"C'est une mobilisation réussie. On attend que le gouvernement entende enfin cette expression populaire et qu'il bouge sur son projet", s'est félicité le numéro deux de la CFDT, Marcel Grignard.
Selon le ministère de l'Intérieur, la participation était au contraire en baisse avec 899.000 personnes contre 997.000 le 23 septembre mais le gouvernement n'a pas cette fois voulu polémiquer sur les chiffres. "Chacun reconnaît ce soir qu'il n'y a pas d'amplification du mouvement", s'est contenté de réagir le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel.
Le ministre du Travail, Eric Woerth, a relevé qu'il n'y avait "pas d'augmentation de la mobilisation". "Il y a une mobilisation qui est du même ordre" que le 23 septembre, "elle est forte, mais elle est du même ordre", a dit M. Woerth sur la chaîne de télévision publique France 3. Il a redit que la réforme était nécessaire et "juste".
Déjà voté par les députés, le texte sera examiné à partir de demain au Sénat. Les syndicats ont prévu une nouvelle journée d'actions, avec grèves cette fois-ci le 12 octobre mais ils hésitent à lancer des grèves reconductibles au cas où le gouvernement refuserait de revenir sur le coeur de la réforme, le recul de 60 à 62 ans pour l'âge minimum de départ et de 65 à 67 ans pour la retraite à taux plein.
"Si le gouvernement confirme son intransigeance, il ne faudra pas s'étonner si la mobilisation prend d'autres formes", a cependant prévenu le numéro un de la CGT, Bernard Thibault.
Un peu partout, les correspondants de l'AFP ont noté une proportion en hausse de femmes, de jeunes et de salariés du privé. Beaucoup étaient venus en famille et on a vu des poussettes dans les cortèges, comme à Paris (310.000 manifestants selon les syndicats, 63.000 selon la police).
Selon un sondage CSA publié dans le quotidien L'Humanité, plus de sept Français sur dix soutenaient la mobilisation de samedi. Déjà voté par les députés, le projet de loi sera examiné par les sénateurs à partir du 5 octobre.
AFP/VNA/CVN