Formation professionnelle et emploi stable pour les travailleurs ruraux

Le gouvernement vient de faire le bilan des trois ans de réalisation du projet de formation professionnelle pour les travailleurs ruraux. Un bilan plutôt mitigé.

 

Un travailleur dans la commune de Viêt Tiên (district de Vinh Bao, en banlieue de Hai Phong) pratique le nouveau métier de culture de champignons médicinaux linh chi.


Ces trois dernières années, près de 1,1 million de travailleurs ruraux ont été formés. Plus de 80% ont trouvé un emploi après leur formation ou continuent à exercer leur métier mais avec des revenus plus élevés. D’autres chiffres importants : après la formation, près de 200.000 personnes ont été recrutées par des entreprises et plus de 55.200 travailleurs issus de milieux défavorisés sont sortis de la pauvreté.
Ce sont les premiers résultats positifs du projet de formation professionnelle pour les travailleurs ruraux jusqu’en 2020, ratifié en novembre 2009 par le Premier ministre Nguyên Tân Dung. À l’issue des trois ans de la réalisation de ce projet, le gouvernement en a dressé mi-juillet dernier le bilan.
Selon le Comité de pilotage du projet, ce comité a conduit directement 11 provinces et 12 districts à déployer le projet. De nombreuses provinces ont mis sur pied leur propre Comité provincial de direction du projet. Elles ont mobilisé leur budget et la participation de toute la société, des organes administratifs et établissements de commerce et de services pour bien réaliser le projet. Plus précisément, plus de 200 entreprises et 400 établissements capables de donner des cours de formation professionnelle ont participé. Outre les enseignants d’écoles professionnelles, le projet a réuni plus de 10.000 ingénieurs, scientifiques, techniciens, artisans expérimentés, ouvriers qualifiés et paysans éminents...
Des modèles exemplaires
La plupart des travailleurs ruraux ont pris conscience de la nécessité de la formation professionnelle et du développement des ressources humaines à la campagne. Le nombre de personnes s’inscrivant dans les cours a augmenté d’année en année. Certaines provinces ont pris une série de mesures synchrones, cohérentes : planification de la production, attraction d’investisseurs, assistance financière dans la production et la recherche de débouchés... Ainsi, on peut citer certains modèles exemplaires : poulet des collines de Yên Thê (province de Bac Giang), canna comestible et vermicelles de tolomane de la province de Bac Kan...
La Compagnie de protection végétale d’An Giang (Sud) a procédé à la formation des travailleurs ruraux participant au modèle de grandes exploitations agricoles (*). Ainsi, les ingénieurs de la compagnie ont formé 7.000 familles paysannes qui s’engagent à être fidèles à la compagnie. Cet établissement leur achète leur production selon le principe du partage des profits entre les deux parties. Les paysans participant bénéficient d’une formation technique permettant de hausser le rendement à 6,3 millions de dôngs par hectare.
Des lacunes relevées

Dans la province de Bac Kan (Nord), 560 personnes ont appris le métier de confection des vermicelles de tolomane et d’autres produits dérivés de cette matière. Elles ont trouvé un emploi stable dans les coopératives ou ateliers familiaux avec un revenu de 1,5-2 millions de dôngs par mois. Ces paysans ont utilisé les tourteaux de cana comestible pour produire des engrais organiques. Ce produit dérivé leur a permis d’économiser les frais consacrés aux engrais chimiques (30%).

Trois ans après la réalisation du projet gouvernemental de formation professionnelle pour les travailleurs ruraux, plus de 1,1 million de travailleurs ont été formés.


À côté de ces résultats positifs, des lacunes ont été relevées. «Une des difficultés les plus criantes, c’est la pénurie d’enseignants», dit Pham Duc Thang, chef adjoint du Département de formation professionnelle du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales. Selon le Département général de formation professionnelle, en 2012, les établissements de formation professionnelle ont manqué de 2.900 enseignants. De nombreux établissements ont peu d’enseignants (un ou deux) voire aucun. Par ailleurs, le niveau des enseignants, leurs méthodes pédagogiques ne sont pas tout à fait satisfaisants. De nombreuses écoles de formation professionnelle manquent d’équipements et de méthodes pédagogiques avancés.
Afin de bien réaliser le projet gouvernemental de formation professionnelle pour les travailleurs ruraux, il faut accorder la priorité à l’amélioration du niveau des enseignants. «Pour résoudre ce problème, pourquoi ne pas inviter des chefs d’entreprises à intervenir dans des cours de formation professionnelle ?», s’interroge le vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, Nguyên Ngoc Phi.
Le contenu et les méthodes de formation doivent être bien calculés pour que les travailleurs ruraux puissent accéder non seulement aux nouvelles techniques, mais encore aux nouveaux savoir-faire. Il faut que les travailleurs ruraux cherchent des informations sur le marché, la conservation des produits agricoles...
Autre mesure : l’implication des autorités locales et des associations civiles locales dans ce projet. Elles doivent assurer que la formation professionnelle convient au plan de production de leur localité et que ces travailleurs pourront se développer sur la localité (trouver un emploi stable, développer la production...). Les autorités locales doivent prendre la responsabilité de la qualité des formations professionnelles. Pour un avenir sûr des travailleurs ruraux et l’édification de la Nouvelle campagne.

Xuân Lôc/CVN


(*) Le modèle de «grandes exploitations agricoles», préconisé par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, réalisé dans la plupart des villes et provinces du Sud depuis 2011, consiste en la coopération entre quatre acteurs (État, paysan, scientifique, entrepreneur) pour former des zones de production de riz de haute qualité réservé à l’exportation.

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