Incendie dans la Zone 9 à Hanoi : la gestion des travailleurs indépendants mise en cause

Le grave incendie qui s’est déclaré le 19 novembre dans la Zone 9, rue Trân Thánh Tông, un espace de création de prédilection des jeunes hanoïens, a coûté la vie à six ouvriers. L’enquête préliminaire a d’ores et déjà révélé des lacunes dans la gestion des travailleurs indépendants.

Incendie dans la Zone 9, rue Trân Thánh Tông, à Hanoi.

«La cause tient aux travaux de soudure dans le cadre de la réparation de cet établissement vétuste. Les soudeurs ont involontairement laissé tomber des étincelles sur des matières combustibles, entraînant le départ de l’incendie», a expliqué  Bach Quôc Viêt, chef du Bureau de l’hygiène et de la sécurité du travail du Service du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales de Hanoi.

«Il s’agit du plus grave accident survenu depuis le début de l’année dans la ville, pour la seule raison d’infraction aux règles élémentaires de sécurité au travail», a estimé M. Viêt.

Les six personnes décédées sont des saisonniers de la province de Hai Duong et du district périurbain de Quôc Oai (Hanoi). Ils n’avaient reçu aucune formation de base en matière d’hygiène et de sécurité du travail, et c’est l’une des causes principales de ce bilan.

«Les travailleurs ont été asphyxiés car ils n’avaient pas les compétences nécessaires pour réagir efficacement en cas de fumée toxique. Le manque de formation en sécurité du travail récurrente chez les saisonniers en fait un groupe à haut risque», a-t-il souligné.

Le Service municipal a de la peine à recenser le nombre de travailleurs indépendants en activité dans la capitale. Aucun organisme n’est officiellement chargé de leur gestion, ni d’ailleurs de leur formation.

De même, le Code du travail et l'Ordonnance de la capitale ne contiennent aucune disposition relative aux saisonniers. De plus, compte tenu de l’instabilité de leur emploi qui est spécifique à ceux-ci, leur gestion est d’autant plus difficile.

Les autorités municipales ont exprimé leurs préoccupations, lors d’une réunion du 20 novembre, sur les risques qu’encourent ces travailleurs indépendants. Prochainement, le Service du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales de la ville établira une réglementation pour remédier à cet état de choses.

Par ailleurs, le Comité populaire de Hanoi a décidé d’octroyer à la famille de chaque victime décédée une somme de 3 millions de dôngs pour les soutenir.

Enfin, «le Département de la police de prévention et de lutte contre les incendies renforcera les contrôles des bars et des boîtes de nuit dans l’ensemble du pays», a indiqué son directeur, Doàn Viêt Manh. Et d’ajouter que «nous avons élaboré un plan de contrôle régulier des centres de loisirs et des lieux peuplés, notamment à l’occasion de la fin de l’année».

Duy Minh/CVN

 

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