L'Argentine espère un accord de dernière minute avec les fonds

L'Argentine espérait encore mardi 29 juillet une solution de dernière minute dans le différend qui l'oppose à des fonds "vautours" pour éviter un défaut de paiement sur une partie de sa dette extérieure (539 millions d'USD) qui pourrait intervenir mercredi 30 juillet.

La présidente argentine Cristina Kirchner et son homologue uruguayen José Mujica à Caracas le 29 juillet. Photo : AFP/VNA/CVN

À New York en fin de matinée, une réunion a rassemblé une délégation ministérielle argentine et le médiateur, Daniel Pollack, nommé par le juge chargé de l'épineux dossier, Thomas Griesa, pour rapprocher les positions des deux parties. Après trois heures d'échanges et une suspension de séance, le dialogue devait reprendre en fin de journée.

"Nous espérons que les négociations avancent, mais cela ne dépend pas de nous", a déclaré le chef du gouvernement argentin, Jorge Capitanich, lors de sa conférence de presse quotidienne.

Mardi 29 juillet à la clôture, la Bourse de Buenos Aires a marqué son optimisme en bondissant de 6,53%, sur la base de rumeurs d'avancées dans le processus de négociation.

Peu avant, un groupe de détenteurs de bons argentins restructurés en euros ont demandé au juge Griesa une "suspension temporaire" de l'exécution du jugement jusqu'à début 2015, "la meilleure méthode pour promouvoir un accord négocié dans cette affaire et éviter un défaut".

Pendant ce temps, à Caracas, les pays du Mercosur ont exprimé "leur solidarité militante" avec l'Argentine. La présidente argentine de centre-gauche, Cristina Kirchner, a participé au sommet.

Le ministre argentin des Affaires étrangères Hector Timerman (gauche), le chef du gouvernement Jorge Capitanich (2e gauche) et le ministre de l'Économie, Axel Kicillof (2e droite), à Buenos Aires le 18 juillet. Photo : AFP/VNA/CVN

Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, s'est ému du "préjudice occasionné à l'Argentine par le biais de la spéculation financière (...) Et ce n'est pas un coup porté seulement à l'Argentine mais à tous les pays du Sud".

À Washington, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a minimisé l'impact économique d'un tel scénario au niveau international.

"Même si un défaut est toujours regrettable, nous ne pensons pas qu'il aura des conséquences majeures en dehors" du pays, a estimé Mme Lagarde, relevant que Buenos Aires n'a plus accès aux marchés financiers "depuis longtemps".

Paiement au Club de Paris

Depuis la confirmation de la condamnation par la Cour suprême des États-Unis il y a un mois et demi, Buenos Aires continue de refuser de payer 1,3 milliard à des fonds "vautours", qui représentent moins d'1% des créanciers de l'Argentine, avant de pouvoir poursuivre les remboursements à la plupart (93%) des créanciers ayant consenti un allègement de la dette après la crise économique de 2001.

Évolution de la dette publique en Argentine depuis 1973. Photo : AFP/VNA/CVN

Forts d'une retentissante victoire judiciaire, les fonds spéculatifs ne cédent rien. Ils ont cependant fait savoir qu'ils accepteront un paiement en bons du trésor argentin, comme l'a fait Repsol dans l'accord d'indemnisation pour la nationalisation de la compagnie pétrolière YPF.

Pour un des fonds "vautours", NML Capital, qui doit encaisser 832 millions de dollars après avoir acheté pour 50 millions de dette à prix cassé, "le gouvernement argentin a fait le choix du défaut de paiement". NML dénonce "une absence totale de volonté de résoudre le problème de la part de l'Argentine".

Afin de démontrer sa solvabilité, l'Argentine a versé lundi 28 juillet une échéance de 642 millions de dollars à ses créanciers publics du Club de Paris, plus que les 539 millions susceptibles de provoquer un défaut de paiement partiel mercredi 30 juillet.

AFP/VNA/CVN

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