Les mises en chantier de logements neufs ont continué à régresser d'avril à juin, diminuant de 19,3% sur un an, pour s'établir à 69.531 dans le pays, selon les statistiques du ministère du Logement publiées mardi 29 juillet.
Les mises en chantier de logements neufs en France ont accentué leur baisse d'avril à juin, en se repliant de 19,3% sur un an. Photo : AFP/VNA/CVN |
Par type de logement, les mises en chantier de logements ordinaires accentuent leur chute, qui atteint 21,9% à 63.338 unités sur les trois derniers mois écoulés contre -21,4% à fin mai. En revanche le marché plus restreint des logements en résidence (seniors, étudiants), demeure bien orienté avec un bond de 20,9% à 6.193 unités sur la période.
Sur les douze mois écoulés entre juillet 2013 et juin 2014, le nombre de logements neufs mis en chantier affiche un recul plus modéré de 10,7% à 305.654 unités. Celui-ci s'accélère toutefois au fil des semaines : il était de -8,5% un mois plus tôt, et de -6,5% à fin avril.
Le 25 juin, le gouvernement a annoncé une série de mesures visant à relancer la construction : un Prêt à taux zéro (PTZ) aux critères d'octroi élargis, le développement de l'investissement locatif, l'accélération des cessions de foncier public, ou encore la simplification des normes de construction, afin d'en abaisser le coût.
Ce mardi matin 29 juillet doit être installée la Commission nationale de l’aménagement, de l’urbanisme et du foncier (CNAUF), présidée par le sénateur de la Savoie Thierry Repentin, qui doit accélérer les cessions de terrains de l'État à bas prix, en faveur de la construction de logements.
Certaines mesures entreront en vigueur dès septembre, et de nouvelles seront annoncées le mois suivant.
Détérioration dans les prochains mois
Mais dans un secteur où l'inertie est grande, elles ne produiront leur effet que dans plusieurs mois, ce qui laisse augurer une année 2014 plus que morose.
Nombre de mises en chantier et de permis de construire d'avril à juin. |
Nombre de mises en chantier et de permis de construire d'avril à juin. |
Ainsi pour Olivier Eluère, économiste de Credit Agricole SA, "ces mesures de soutien devraient interrompre la baisse des ventes dans le logement neuf et permettre une légère reprise, mais plutôt en 2015."
Mais elles "n’auront qu’un effet limité", estime-t-il. Pour "stimuler durablement le marché du neuf", il faudrait selon l'économiste une "libération massive de terrains à construire, des incitations données aux municipalités, une simplification plus poussée des normes et une baisse de la TVA".
Pour l'heure "les mises en chantier devraient continuer à se détériorer sur les prochains mois", anticipe M. Eluère.
Le nombre de permis de construire accordés pour des logements neufs, qui renseigne sur les futures mises en chantier affiche un recul de 12,5% sur la période, à 88.911.
Les permis de construire accordés aux logements ordinaires ont reculé de 11,7% à 82.697 unités, tandis que ceux des logements en résidence plongeaient à leur tour de 22,1% à 6.214, après avoir échappé à la morosité ces dernières semaines.
Sur douze mois, la baisse des permis de construire est de 20,2% à 387.748 unités, équivalente à celle enregistrée un mois plus tôt (-20,7%).
Ces chiffres montrent "l'urgence des mesures à prendre", dit-il, demandant une fiscalité incitative sur les terrains privés constructibles et une mobilisation "rapide" du foncier public.
Selon l'Insee, le secteur de la construction (bâtiment et travaux publics) est le principal frein à la croissance en France, et lui coûtera 0,4 point de produit intérieur brut (PIB) cette année.
AFP/VNA/CVN