Un Airbus A380 au salon de Farnborough, dans le Sud de l'Angleterre, le 16 juillet. |
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Airbus a indiqué le 29 juillet se réserver le droit d'exercer des recours juridiques en vue de dédommagements, alors que des appareils étaient sur le point d'être prêts. Ce contrat était évalué à 2,25 milliards de dollars.
"Suite aux discussions avec Skymark Airlines et compte tenu des intentions exprimées par la compagnie sur les A380, Airbus a, selon ses droits contractuels, notifié à Skymark Airlines que la vente des six A380, signée en 2011, prenait fin. Airbus se réserve tous les droits et recours", indique Airbus dans une déclaration écrite.
Skymark avait reconnu le 29 juillet être en conflit ouvert avec Airbus au sujet de ce contrat qui constituait pourtant une grande victoire pour le groupe européen au pays du Soleil-Levant dont le marché était monopolisé par l'américain Boeing pendant près d'un demi-siècle.
"Nous sommes toujours en discussions avec Airbus", a pourtant assuré une porte-parole de Skymark juste avant la publication d'un communiqué du patron de la compagnie, Shinichi Nishikubo, indiquant que "les négociations sont difficiles", mais que "l'acquisition d'A380 est une question importante pour la compagnie".
"Nous préparons depuis quatre ans l'entrée dans notre flotte d'A380. Hélas, l'environnement des affaires est devenu extrêmement difficile à cause de la férocité de la concurrence et de la baisse récente du yen (qui renchérit fortement le prix du kérosène, NDLR)", a expliqué le dirigeant. "Nous n'avons dès lors d'autre choix que de revoir nos plans initiaux", a-t-il ajouté, tout en affirmant vouloir "trouver une solution en concertation avec Airbus en prenant le temps nécessaire".
"En cas d'annulation, Airbus revendique des dédommagements exorbitants qui dépassent l'entendement", écrit M. Nishikubo.
Selon le responsable de Skymark, les conditions posées par le constructeur européen pour revoir le contrat sont inacceptables : "Airbus demande que Skymark passe sous la coupe d'une grande compagnie", ce qui est "impensable", a-t-il insisté, sans préciser de quelle façon il propose, lui, de modifier la commande initiale.
"Je peux comprendre qu'Airbus ait pour premier objectif de recevoir le paiement fixé pour le nombre d'appareils prévu dans le contrat, mais nous ne pouvons pas accepter que cela se fasse sous des conditions qui touchent à l'indépendance de gestion de l'entreprise", a-t-il souligné.
AFP/VNA/CVN