Face au risque de violences, le pouvoir s'impatiente en Thaïlande

Le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajivas s'impatiente et a tenté le 9 mai d'accélérer la fin des manifestations à Bangkok face au risque que de nouvelles violences ne compromettent son plan de sortie de crise.

Abhisit Vejjajiva a demandé aux "chemises rouges" antigouvernementales une décision immédiate quant à la date de dispersion de leur mouvement, alors que la tension est remontée d'un cran depuis les violences survenues dans la nuit de vendredi à samedi, qui ont tué 2 policiers et fait 12 blessés.

"Si vous êtes sincères et voulez vous joindre au plan de réconciliation, n'attendez pas", a dit Abhisit lors d'une émission télévisée hebdomadaire, ajoutant : "Il doit y avoir une réponse claire d'ici demain (lundi) afin que la coopération puisse progresser".

La feuille de route qu'il a présentée la semaine dernière comprend notamment une dissolution de la Chambre basse du parlement pendant la deuxième quinzaine de septembre, et des élections législatives anticipées le 14 novembre.

Les "rouges" l'ont acceptée, mais ont refusé de quitter les lieux immédiatement, espérant obtenir des garanties. "Nous avons besoin de quelques jours de plus pour définir nos propres propositions", avait indiqué samedi Nattawut Saikuar, un des principaux leaders "rouges".

Mais le chef du gouvernement semble pressé d'en finir, assurant qu'il dispose d'un "plan de rechange" dont il n'a pas précisé la teneur si les "chemises rouges" refusent de quitter le centre touristique et commerçant de la capitale.

Le royaume a cru pendant plusieurs jours la semaine dernière à une issue favorable. Mais les dernières violences ont fait l'effet d'une douche froide.

Le bilan de la crise, la plus grave en Thaïlande depuis 1992, s'élève maintenant à 29 morts et près de 1.000 blessés.

Deux policiers tués à Bangkok

Des attaques commises à l'aide de 3 grenades M-79 ont eu lieu tôt samedi contre un poste de contrôle des forces de l'ordre à proximité du campement des protestataires au coeur de la capitale, selon la police. Un policier de 35 ans est décédé à l'hôpital tandis que 8 autres personnes (5 policiers et 3 militaires) ont été blessées. Un peu plus tôt, un homme avait ouvert le feu dans le quartier d'affaires de Silom, tuant un autre policier et blessant 4 personnes (2 policiers et 2 civils).

"Les terroristes et des gens vivant à l'étranger veulent perturber le plan de réconciliation", a accusé Abhisit. "Les écoles vont rouvrir, les parents sont inquiets pour la sécurité de leurs enfants", a-t-il ajouté en référence à la rentrée scolaire dans une semaine.

Toutes les formations parlementaires importantes ont accepté le plan Abhisit. Mais les grands mouvements de la société civile continuent d'argumenter.

Les "chemises jaunes" royalistes ont exigé l'annulation des élections anticipées et dénoncé la faiblesse du Premier ministre.

Samedi, les ambassadeurs des pays de l'Union européenne à Bangkok ont condamné les violences et appelé à un règlement pacifique de la crise.

"Nous condamnons fermement les récentes violences et exprimons nos condoléances aux familles des victimes", écrivent les diplomates dans un communiqué publié samedi. "Nous appelons l'ensemble des acteurs à éviter toute violence et espérons qu'une solution pacifique pourra être rapidement trouvée pour ramener la Thaïlande sur la voie de la réconciliation nationale, de la prospérité et de la stabilité", déclarent-ils.

L'émissaire américain Kurt Campbell, adjoint de la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton pour l'Asie de l'Est et le Pacifique, a pour sa part invité les "2 parties à appeler à la retenue".

AFP/VNA/CVN

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