Fécondation in vitro : d'énormes progrès depuis Louise Brown

Stimulation de l'ovulation, micro-injection de spermatozoïde... Depuis la naissance du premier bébé-éprouvette, il y a 32 ans, le recours à la fécondation in vitro s'est banalisé et les techniques sont devenues plus performantes.

"La fécondation in vitro (FIV) est aujourd'hui une procédure de routine", a déclaré le professeur Martin Johnson, de l'Université de Cambridge, qui a travaillé avec le lauréat du Nobel, Bob Edwards, dans les années 1960.

Louise Brown, premier bébé éprouvette, a maintenant près de quatre millions de cousins de FIV. Les résultats n'ont cessé de s'améliorer, posant en même temps de nouvelles interrogations éthiques. "Les taux de succès ont complètement changé. Il y a une amélioration fantastique que les détracteurs de la FIV oublient de temps en temps", a indiqué le Dr Joëlle Belaïsch-Allart, chef du service de gynécologie à l'hôpital de Sèvres, près de Paris.

Au premier chef des avancées, la stimulation de l'ovulation. "Dans les premiers temps de la FIV, on travaillait en cycles spontanés. Depuis, on fait systématiquement une stimulation et on déclenche l'ovulation", a expliqué la spécialiste.

La congélation d'embryons permet de conserver les embryons en surnombre et d'envisager une nouvelle tentative de grossesse sans avoir à refaire le traitement complet.

Des techniques ont été par ailleurs développées pour répondre à l'infertilité masculine. Ainsi, la micro-injection ou ICSI (injection d'un seul spermatozoïde dans l'ovocyte) "a été une révolution permettant d'obtenir des grossesses avec des spermes a priori non fécondants".

Le Dr Belaïsch-Allart a cité aussi l'IMSI, "l'ultra sélection des spermatozoïdes, qui est encore une amélioration".

L'optimisation des résultats permet aujourd'hui d'implanter moins d'embryons et donc de limiter les naissances multiples, souvent à risque, un des écueils de la FIV.

Pour faire "moins, mais mieux", un des objectifs de la recherche est de "comprendre la qualité des ovules, d'avoir pour chacun une +carte de visite+, permettant d'établir s'il a ou pas un potentiel de développement jusqu'à un enfant", a souligné René Frydman, pionnier de la FIV en France (hôpital Antoine Béclère -Clamart). "L'autre vraie question, c'est la maîtrise de la congélation d'ovules", a-t-il souligné. L'idée est de permettre la création de banques d'ovules, comme il existe des banques de sperme. "Ça pourrait être aussi une auto-préservation, puisque la fertilité baisse avec l'âge et que l'âge du désir d'enfant augmente".

Inévitablement ces techniques posent des problèmes éthiques, mis en lumière par quelques affaires très médiatisées, comme la naissance d'octuplés après une fécondation in vitro chez une Américaine célibataire déjà mère de 6 enfants. Ou cette Espagnole de 67 ans qui a mis au monde des jumeaux après une FIV.

Le diagnostic préimplantatoire (DPI), qui permet de dépister d'éventuelles anomalies génétiques pour n'implanter dans l'utérus que les embryons indemnes de la maladie recherchée, a aussi ses détracteurs. "On a dit qu'il y avait un risque d'aller vers le choix du sexe, de la couleur des yeux... Ce sont des risques réels", a reconnu le Pr Frydman. "Ça veut dire qu'il faut doubler la connaissance scientifique d'une réflexion éthique", a-t-il ajouté. "C'est ça qui est passionnant. On n'a plus des impossibilités parce qu'on ne sait pas faire; on va avoir des impossibilités parce qu'on va choisir de ne pas faire", a estimé le père médical d'Amandine, premier bébé-éprouvette français, en 1982.

AFP/VNA/CVN

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