Le ministère de l'Industrie et du Commerce souhaite que cette industrie enregistre une valeur à l'exportation de 10-15 milliards de dollars cette année, soit une hausse de 20% par rapport à la même période de l'an dernier.
Les entreprises de confection du Vietnam, qui ont signé des contrats jusqu'à la fin 2010, fonctionnent à plein régime. Certaines entreprises ont dû refuser des contrats en raison du manque de main-d'oeuvre et des délais qui leur étaient imposés.
Les produits de textile-habillement vietnamiens sont très appréciés des consommateurs étrangers et représentent aujourd'hui 2,7% des parts de marché mondiales. Les États-Unis restent le débouché N°1 du secteur, avec 50% de la valeur des exportations, suivi de l'Union européenne et du Japon. En dehors des marchés traditionnels, les exportations vers Taïwan (Chine), la République de Corée et les pays de l'ASEAN ont considérablement augmenté.
Selon Lê Quôc Ân, président de l'Association du textile-habillement du Vietnam (Vitas), "les commandes ont fortement augmenté par rapport à la mi-2009. Ce qui est important, c'est que le coût de revient a augmenté de 15%". Grâce à ces conditions favorables, Vitas pense que son objectif de 10,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires sera atteint.
Des défis à relever
"Pourtant, d'énormes difficultés attendent les entreprises", estime Lê Quôc An. Les contrats sont plus nombreux, mais les difficultés sont grandes. "Outre le manque de fonds pour l'élargissement de la production, les entreprises doivent répondre à la demande de hausse salariale", précise-t-il. La croissance durable fait toujours défaut dans l'industrie du textile-habillement. Les entreprises déplorent notamment 2 faiblesses. Elles dépendent beaucoup des matières premières importées et se heurtent à la tendance de voir les travailleurs délaisser leur métier. En outre, suite à l'entrée en vigueur au 1er janvier 2010 de la Loi sur la protection de l'environnement des États-Unis, les entreprises vietnamiennes de confection doivent s'acquitter de frais supplémentaires afin de prouver que leurs produits utilisent des matières ne présentant aucun risque pour la santé des consommateurs. D'où une majoration du coût de revient. Pour remédier à cet état de fait, le ministère de l'Industrie et du Commerce a mis en route un projet de construction de laboratoires modernes pour tester la qualité des produits. Cette année, Vitas investira plus de 1.000 milliards de dôngs pour renouveler sa technologie et améliorer la traçabilité des produits textiles. Pour abaisser les coûts de revient et améliorer la compétitivité des produits exportés, Lê Quôc Ân fait savoir que Vitas a investi dans un programme de culture de cotonniers et construira 2 teintureries dans les provinces de Trà Vinh (Sud) et Thai Binh (Nord).
Belles perspectives du secteur des chaussures
Les entreprises de chaussures tablent cette année sur une croissance de 4,6 milliards de dollars, soit une hausse de 13-15% par rapport à l'année précédente. Sur ces 7 derniers mois, la valeur à l'exportation du secteur a atteint 2,75 milliards de dollars, dont 700 millions de dollars sur le marché américain, occupant 25% de la valeur des exportations totale. "Cette année, le volume des contrats d'exportation a augmenté de 15-16% en glissement annuel", informe le vice-président de l'Association des producteurs de chaussures et de cuir du Vietnam, Diêp Thành Kiêt.
La plus grande faiblesse de l'industrie des chaussures concerne l'importation de matières premières en cuir (70-80% sont importées). Les entreprises, pour 90% d'entre elles, s'arrêtent seulement à la sous-traitance aux entreprises étrangères. Enfin, l'application des taxes antidumping par la Commission européenne (CE) contre les chaussures à empeigne en cuir du Vietnam, l'impact de la décision de l'Union européenne (UE) d'exclure les chaussures et sandales vietnamiennes de la liste des marchandises bénéficiant du Système généralisé des préférences (GSP), pénalisent également le secteur.
Thê Linh/CVN