États-Unis, Russie et UE dévoilent leur objectif de réductionde gaz à effet de serre

À huit mois de la conférence sur le climat à Paris, la plupart des pays n'ont pas encore annoncé leur objectif de réduction de gaz à effet de serre pour après 2020 mais les États-Unis, l'Union européenne et la Russie ont franchi cette étape clé.

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Initialement, tous les pays "prêts à le faire" devaient présenter avant le 31 mars leurs "contributions nationales" à l'objectif mondial de limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

In extremis, les Éats-Unis - 2e plus gros émetteur derrière la Chine - et la Russie - le 5e derrière l'Union européenne et l'Inde - ont officiellement communiqué mardi 31 mars leur nouvel objectif.

Washington a confirmé l'engagement pris en novembre au côté de la Chine, à savoir une baisse de 26% à 28% entre 2005 et 2025.

Un arbre mort, victime de la sécheresse près du lac salé de Salton sea, dans le Sud de la Californie, États-Unis.

La Russie a dit viser moins 25 à 30% entre 1990 et 2030, avec un certain flou sur la comptabilité des émissions dues aux forêts, ce qui peut changer la donne sur les réels nouveaux efforts promis par Moscou.

Après la conférence de Lima en décembre et avant le rendez-vous de Paris (30 novembre-11 décembre), la date butoir du 31 mars se voulait une étape devant permettre de faire un bilan. Un accord multilatéral, en discussion depuis plusieurs années, est espéré dans la capitale française.

ONG, experts et certains pays espéraient que les annonces faites fin mars permettraient d'évaluer l'effort général et d'avoir de la visibilité sur le fossé à combler.

Or, de grands pays émetteurs de gaz à effet de serre - Chine (plus de 25% des émissions), Inde, Australie, Japon, Brésil - manquent à l'appel.

"Ce décalage dans le calendrier est problématique", estime Célia Gautier du collectif d'ONG Réseau action climat. "Plus les pays prennent du retard, moins ils seront incités à comparer leurs engagements avec d'autres et à les rehausser", avance-t-elle.

"C'est un problème de précaution", explique Laurence Tubiana, négociatrice pour la France, "soit parce que les gouvernements ne se sont pas exercés à cet exercice de prospective, soit parce qu'ils sont prudents" sur ce que permettront les progrès technologiques dans quelques années. Mais "nous aurons beaucoup de contributions nationales en juin", assure-t-elle.

Pas en avant du Mexique

Annoncer son objectif climatique revient notamment à prévoir la part de ses différentes sources énergétiques (fossiles, renouvelables, nucléaire) après 2020 : une démarche complexe car elle doit prendre en compte les coûts des investissements, les besoins pour assurer le développement économique et la compétitivité, l'évolution des technologies.

Début mars, l'Union européenne (12% des émissions) a été la première à officiellement transmettre son plan pour après 2020 (baisse de 40% des GES en 2030 par rapport à 1990). La Norvège a pris des engagements similaires à l'UE. La Suisse vise moins 50% de gaz à effet de serre à 2030.

Samedi 28 mars, le Mexique (1,4% des émissions mondiales) a été le premier pays émergent à dévoiler ses objectifs, un pas salué par Washington et Paris : pic des émissions en 2026, réduction de 22% en 2030 par rapport à un scénario basé sur leur évolution actuelle, révisable à la hausse en fonction du soutien international.

Au total, 33 des 195 pays membres de la Convention de l'ONU sur le climat ont officialisé leur engagement, ce qui représente environ un tiers des émissions mondiales.

Les annonces d'autres grandes nations - Chine, Inde, Australie, Japon, Brésil - sont maintenant attendues d'ici juin, lorsqu'un nouveau round officiel de négociations intermédiaires aura lieu à Bonn (1-11 juin).

AFP/VNA/CVN

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