Crash A320 : les enquêteurs ont recueilli l'ADN de la moitié des victimes

Les enquêteurs ont recueilli l'ADN de la moitié des 150 victimes du crash de l'A320 de Germanwings dans les Alpes françaises, ont annoncé les autorités, alors que se multiplient les révélations sur la personnalité du copilote qui semble avoir provoqué délibérément la catastrophe.

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Au sixième jour des recherches sur le site de la catastrophe survenue mardi 24 mars dans cette région montagneuse du Sud-Est de la France, les enquêteurs ont "isolé 78 ADN distincts", qui vont être comparés à ceux des familles des victimes pour identification, a déclaré dimanche 29 mars le procureur de Marseille, Brice Robin.
Depuis le crash de l'Airbus A320, les enquêteurs s'efforcent de collecter un maximum d'éléments permettant de procéder à l'identification des victimes, mais, compte tenu de l'état des éléments prélevés et du terrain, très accidenté, la tâche est ardue.
Le procureur a indiqué que l'aménagement d'un chemin d'accès au site, utilisable par des véhicules tout-terrain, pourrait être terminé d'ici lundi soir 30 mars. Ce chemin permettra notamment l'évacuation de grosses pièces de carlingue, difficiles à hélitreuiller.
Jusqu'à présent, les enquêteurs sont déposés sur la zone chaque jour par hélitreuillage depuis l'aérodrome de Seyne-les-Alpes, à une dizaine de kilomètres du site.
Recherches sur les lieux du crash d'un A320 de Germanwings, près de Seyne-les-Alpes, le 26 mars. Photo : AFP/VNA/CVN

Pendant que les recherches sur le site se poursuivent, la presse allemande continue à révéler de nouveaux éléments sur le déroulement de la catastrophe et sur la personnalité du copilote Andreas Lubitz.
L'édition dominicale du quotidien Bild a publié un récit glaçant des derniers instants de l'A320 de Germanwings après avoir eu accès aux éléments issus de l'un des deux enregistreurs de vol de l'appareil, celui qui enregistre les sons dans le cockpit.
Dans la nuit du 25 au 26 mars, le New York Times avait le premier évoqué ces enregistrements, affirmant que le pilote était sorti du cockpit et n'avait pu y revenir.
Le procureur de Marseille avait confirmé que ces enregistrements montraient que le copilote avait verrouillé la porte après la sortie momentanée du commandant de bord puis déclenché la descente de l'avion.
Andreas Lubitz semblait souffrir de problèmes psychiatriques et s'inquiétait des conséquences de ses problèmes de santé pour sa carrière, selon plusieurs médias. Les enquêteurs privilégient la piste d'un acte volontaire du copilote, qui n'aurait pas dû voler le jour du drame en raison d'un arrêt maladie, qu'il n'a pas utilisé.
Selon Bild, les 20 premières minutes du vol sont l'occasion d'échanges banals entre le pilote, Patrick S., et Andreas Lubitz. On y entend le pilote déclarer à Lubitz qu'il n'a pas eu le temps d'aller aux toilettes au départ à Barcelone.
À 10h27 locales, le pilote demande à Lubitz de préparer l'atterrissage à Düsseldorf (Ouest de l'Allemagne). Ce dernier prononce quelques mots : "J'espère", "On verra".
Le commandant sort ensuite pour aller aux toilettes. Peu après, l'appareil amorce sa descente vers les montagnes.
Quelques minutes plus tard, on entend un "claquement fort", comme si quelqu'un essayait de rentrer dans le cockpit, rapporte Bild. Puis la voix du pilote : "Pour l'amour de Dieu, ouvre la porte !"
En arrière-fond, les passagers commencent à crier. Le pilote essaie ensuite d'attaquer la porte à la hache. Puis il crie : "Ouvre cette foutue porte !" Vers 10h40, l'Airbus touche une montagne alors qu'on entend les cris des passagers. Ce sont les derniers bruits sur l'enregistrement, relate Bild.
L'appareil percute de plein fouet un versant à 700 km/h et est instantanément pulvérisé avec ses 150 occupants.
Compagne enceinte ?
Bild, qui ne cite pas de sources, affirme aussi que la compagne du copilote, avec laquelle il vivait près de Düsseldorf, serait enceinte de lui : enseignante, elle aurait partagé cette nouvelle avec ses élèves.
Les familles des victimes arrivent dans le village du Vernet, non loin du site du crash de l'A320 de Germanwings, alors que des secouristes ont déployé les drapeaux des nationalités des passagers, le 26 mars. Photo : AFP/VNA/CVN

Samedi 28 mars, Bild avait publié une interview d'une hôtesse de l'air présentée comme une ex-petite amie de Lubitz, qui renforçait la piste de troubles psychiatriques sévères chez le jeune homme.
La jeune femme affirmait qu'il lui aurait dit : "Un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s'en souviendra".
Si Andreas Lubitz "a fait ça", "c'est parce qu'il a compris qu'à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d'un emploi à la Lufthansa, comme commandant de bord et pilote de long courrier, était pratiquement impossible", selon elle.
Dimanche 29 mars, Bild rapporte également qu'Andreas Lubitz aurait souffert d'un décollement de la rétine, affection oculaire guérissable mais qui, si elle n'est pas prise à temps, peut définitivement empêcher un pilote de voler.
Un autre journal allemand, Welt am Sonntag, affirme que les enquêteurs ont découvert au domicile de Lubitz "de très nombreux médicaments" destinés à soigner des "maladies psychiques". Le jeune homme, "gravement dépressif", aurait souffert d'un stress important et avait été pris en charge par "plusieurs neurologues et psychiatres".
Le parquet de Düsseldorf avait indiqué vendredi 27 mars que des attestations d'arrêt maladie avaient été retrouvées déchirées chez Andreas Lubitz, mais aucune lettre d'adieu dévoilant un acte prémédité. Bild am Sonntag affirme que les enquêteurs ont trouvé dans son appartement des ordonnances pour des médicaments prescrits aux maniaco-dépressifs, ainsi que de grandes quantités de somnifères.

AFP/VNA/CVN

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