Crash A320 : le copilote a eu des tendances suicidaires et consulté des psychiatres

Six jours après le crash de l'A320 de Germanwings dans les Alpes françaises, les enquêteurs allemands ont révélé lundi 30 mars que le jeune copilote, soupçonné d'avoir délibérément fait chuter l'avion, avait suivi un traitement pour des tendances suicidaires dans le passé, mais pas au moment du drame.

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Le Parquet de Düsseldorf (Ouest) a affirmé qu'Andreas Lubitz, 27 ans, avait été soigné pour des tendances suicidaires "il y a de nombreuses années, avant l'obtention de son permis de pilotage".

"Jusqu'à récemment, d'autres consultations chez des spécialistes de neurologie et de psychiatrie ont eu lieu, donnant lieu à des arrêts maladie, mais sans que soient attestées des tendances suicidaires ou de l'agressivité à l'égard d'autrui", a ajouté le procureur Ralf Herrenbrück.

Andreas Lubitz, lors d'une course à pied en 2009.

Si le motif de ces arrêts de travail n'a pas été révélé, la justice a souligné que le copilote ne souffrait "pas d'une maladie organique". Et rien, jusqu'ici, dans son environnement familial, amical ou professionnel n'a permis d'en apprendre plus sur d'éventuelles motivations.

À ce jour, la police n'a retrouvé aucune lettre annonçant un projet de faire s'écraser un avion ou revendiquant le crash de mardi 24 mars qui a fait 150 morts, dont le copilote, selon le Parquet de Düsseldorf, ville de l'Ouest de l'Allemagne où Andreas Lubitz vivait partiellement.

C'est la première fois depuis cette catastrophe qui a bouleversé l'Europe que les enquêteurs allemands livrent des informations sur l'état de santé psychique du jeune homme, qui travaillait depuis 2013 comme copilote chez Germanwings, filiale de Lufthansa.

Jusqu'ici le Parquet de Düsseldorf avait indiqué qu'il avait caché une maladie et qu'il faisait l'objet d'un arrêt de travail le 24 mars, le jour du crash, mais sans donner le moindre détail sur sa pathologie. La justice allemande avait expliqué avoir retrouvé des certificats d'incapacité de travail déchirés à son domicile.

Le portrait qui se dessine peu à peu est celui d'un jeune homme, présenté comme sportif et très compétent par ses proches, souffrant de troubles psychiatriques même si le patron de la Lufthansa a assuré la semaine dernière qu'il était "à 100% capable de piloter" un avion.

Selon le journal Bild am Sonntag, des ordonnances pour des médicaments prescrits aux maniaco-dépressifs ont également été retrouvées chez lui, ainsi que de grandes quantités de somnifères. Des informations non confirmées officiellement.

La direction de la compagnie aérienne avait révélé la semaine dernière qu'Andreas Lubitz avait interrompu sa formation de pilote pendant un certain temps il y a six ans, mais sans donner les raisons.

Sur les lieux du crash dans les Alpes françaises, les enquêteurs tentent toujours de localiser la deuxième boîte noire, contenant les données du vol. C'est "l'objectif majeur, depuis le début, et encore plus aujourd'hui", a indiqué lundi 30 mars le capitaine de gendarmerie Yves Naffrechoux.

La récupération des restes humains des 150 morts se poursuit également.

Pour la première fois, les équipes de recherches et d'enquête ont pu accéder par voie terrestre au site de la catastrophe.

Pas de ballet d'hélicoptères dans la matinée entre la localité de Seyne-les-Alpes, base logistique des secours et des enquêteurs, et les lieux du drame, à une dizaine de kilomètres : les "conditions météorologiques", les empêchent de voler, selon la gendarmerie.

Les équipes ont accédé au site "par la piste déjà existante", un sentier, en cours d'élargissement, qui amène à une plaine où un bulldozer et plusieurs engins spécialisés aménagent la dernière partie du chemin jusqu'à la zone du crash.

Cette piste, qui devrait bientôt être achevée, facilitera l'accès au site et permettra notamment le transport des grosses pièces de la carlingue, avait expliqué dimanche 29 mars le procureur en charge de l'enquête, Brice Robin.

Comme les jours précédents, une cinquantaine de personnes travaillent à évacuer les restes humains et les débris du site.

AFP/VNA/CVN

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