États-Unis : l'issue de la réforme des lois sur les armes reste incertaine

Le débat sur les armes à feu aux États-Unis a surmonté le 11 avril un obstacle important au Sénat, mais l'issue finale de l'ambitieuse réforme poussée par le président Barack Obama reste incertaine, face à une opposition républicaine déterminée.

Le président des États-Unis, Barack Obama. Photo : AFP/VNA/CVN

Les démocrates sont parvenus à recevoir l'appui de 16 républicains lors d'un vote de procédure, pour ouvrir formellement le débat au sein de la chambre haute du Congrès. Au total, 68 sénateurs ont voté oui, contre 31 non. Mais le débat lui-même, sur le fond, s'étalera jusqu'à la semaine prochaine, les républicains ayant prévu de déposer des dizaines d'amendements. Et peu d'élus ou de commentateurs s'aventurent à en prédire le résultat final. "Le plus dur commence maintenant", a admis Harry Reid, le chef des démocrates.

La Maison Blanche s'est félicitée du vote par la voix de son porte-parole Jay Carney, mais a souligné qu'il ne s'agissait que d'une "première étape". Le vote le plus délicat aura lieu après le week-end, vraisemblablement le 16 avril.

Ils s'agit d'imposer des vérifications d'identité, d'antécédents judiciaires et psychiatriques avant les achats d'armes dans les foires spécialisées et sur Internet. Elles ne sont obligatoires aujourd'hui que dans les magasins d'armes, sauf dans quelques États qui ont mis en place leur propre législation.

Le texte, fruit d'un compromis annoncé le 10 avril, va moins loin que ce qu'envisageait le président Barack Obama initialement, mais celui-ci l'a salué comme une avancée positive. La mesure d'interdiction de la fabrication et de la vente d'armes d'assaut fera aussi l'objet d'un vote, mais ses chances de succès sont quasi nulles. Les démocrates soutiennent deux autres mesures moins controversées, sur le financement de la sécurité dans les écoles et contre le trafic d'armes.

3.300 morts depuis Newtown

Le scrutin du 11 avril s'est déroulé sous le regard de plusieurs proches de victimes de la fusillade de l'école Sandy Hook à Newtown, dans le Connecticut (Nord-Est), assis dans la galerie du public. Barack Obama a appelé certains d'entre eux pour les féliciter, peu après le vote. Lors d'une conférence de presse tenue dans une atmosphère lourde d'émotion, ils avaient auparavant appelé le Sénat à agir.

"Leur mort mérite d'avoir un sens", a lancé Jillian Soto, la sœur d'une enseignante tuée à Newtown le 14 décembre, Victoria Soto. "Nous sommes ici pour protéger leur héritage, pour leur rendre hommage et exiger que quelque chose soit fait".

À ses côtés, le démocrate Charles Schumer a reconnu : "ce sera un combat pour obtenir les 60 votes le 9 avril", en référence au texte sur les vérifications d'identité. Mais "plus de gens meurent chaque jour dans ce pays à cause des armes à feu que lors de la fusillade de Newtown", a rappelé Christopher Murphy, qui représente le Connecticut. Les républicains espèrent toujours empêcher toute avancée.

"L'État ne devrait pas punir ou harceler les citoyens qui respectent la loi dans l'exercice de leurs droits, en vertu du deuxième amendement" de la Constitution, qui garantit le droit de chacun à détenir une arme pour se défendre, a déclaré Mitch McConnell, le chef des républicains au Sénat.

Selon Ted Cruz, un Texan partisan de l'obstruction, l'administration de Barack Obama devrait concentrer ses efforts sur la poursuite des personnes qui se sont déjà vu refuser l'achat d'une arme. Ces poursuites sont actuellement extrêmement rares.

En même temps, à l'extérieur du Capitole, des militants d'associations anti-armes à feu lisaient, en continu depuis le 10 avril, la liste compilée par le site Slate.com et le compte Twitter @GunDeaths des quelque 3.300 personnes tuées par balles dans le pays depuis le massacre de Newtown.

AFP/VNA/CVN

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