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Un vol Ryanair à son arrivée à Barcelone. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette passe d'armes a débuté le 16 janvier avec l'annonce par la compagnie low-cost irlandaise d'un plan visant à supprimer 800.000 places d'ici l'été prochain sur sept de ses liaisons avec l'Espagne, soit une baisse de 18% de son activité dans ce pays.
En cause, selon le groupe dirigé par Eddie Wilson : le niveau "excessif" des redevances réclamées aux compagnies par le gestionnaire aéroportuaire Aena, détenu à 51% par l'État espagnol et propriétaire de 46 aéroports dans le pays.
Malgré le gel décidé en 2021 par le gouvernement, "Aena persiste dans ses augmentations injustifiées de taxes", a assuré dans un communiqué Ryanair, qui va supprimer ses liaisons avec Valladolid (Nord) et Jerez (Sud) et réduire celles avec "cinq autres aéroports régionaux".
Cette décision a entraîné une réponse courroucée d'Aena, qui a assuré que ses redevances étaient "parmi les plus basses d'Europe" et accusé Ryanair de vouloir "utiliser gratuitement une grande partie des aéroports espagnols", ce qui "briserait leur viabilité financière".
"Aena invite cordialement Ryanair à se calmer et à abandonner" sa stratégie de communication "agressive et menaçante, qu'il est très difficile de ne pas interpréter comme un chantage", a poursuivi le gestionnaire d'aéroport dans un communiqué.
Pris à partie dans un courrier par Eddie Wilson, qui lui aurait réclamé une réunion sur le sujet avant le 30 janvier, selon plusieurs médias, le ministre des Transports Oscar Puente est à son tour entré dans la polémique en demandant à Ryanair de "repenser sa position".
"J'exprime mon désaccord avec le ton menaçant et quelque peu insolent de la lettre que vous m'avez envoyée en tant que Pdg de Ryanair le 21 janvier", a assuré M. Puente dans un courrier à Eddie Wilson, dont des extraits ont été publiés mercredi 29 janvier par le quotidien économique Cinco Dias.
"La politique de transport et d'infrastructure de notre pays est définie exclusivement par le gouvernement espagnol et est au service de l'intérêt général, et non de l'intérêt particulier de compagnies spécifiques", fait-il valoir dans cette lettre.
Ryanair, qui a dégagé 1,92 milliard d'euros de bénéfice en 2023/2024, a déjà annoncé ces derniers mois réduire sa desserte de l'Allemagne à cause des redevances, et a menacé de ne plus desservir dix aéroports français pour protester contre une hausse des taxes sur le transport aérien.
AFP/VNA/CVN