Parmi les 55 établissements portés à un niveau supérieur, 52 étaient des écoles publiques (95%) et les 3 autres des écoles privées. Par contre, parmi les 32 nouvelles universités, 30 étaient des écoles privées (94%) et les 3 autres des écoles publiques. De 1998 à 2005, seules 6 universités privées ont été créées, contre 24 de 2006 à 2009. "La grande majorité des universités nouvellement créées sont des écoles privées. Cela est tout à fait conforme à l'option d'ouverture de l'éducation nationale aux capitaux privés", a-t-il estimé.
La Loi sur l'éducation de 2005 autorise 2 types d'universités : publique et privée. En réponse à l'option gouvernementale de développement égal de ces 2 genres d'école, une forte hausse du nombre de projets d'universités privées a été constatée ces dernières années. "Je me réjouis de la réponse positive de la société à l'option d'ouverture aux capitaux privés du secteur éducatif. Cela serait cependant mieux s'il y avait un processus spécial, des critères, pour contrôler efficacement la qualité de ces établissements scolaires", a confié le ministre. Car selon lui, "il y des universités nouvellement créées qui ne répondent pas du tout aux conditions requises en termes d'infrastructures, de nombre et de qualification des enseignants", les considérant cependant comme "pas nombreuses". D'après le chef adjoint du gouvernement, "environ 82% des universités fondées depuis 1998 répondent aux conditions requises".
Inspection de l'éducation : des moyens humains limités
Selon lui, les écoles privées n'ont pu être créées que grâce au soutien des autorités provinciales, qui sont toujours prêtes à donner en location des terrains si le maître d'œuvre en a besoin et si les conditions requises pour l'autorisation de fondation sont remplies.
En 2007-2008, le ministère de l'Éducation et de la Formation a inspecté 19 des quelque 30 universités créées depuis 1998. Si l'inspection englobe aussi les écoles fondées avant 1998, ce seront 377 écoles supérieures et celles à deuxième degré au total qui en feront l'objet. "Si 2 écoles sont inspectées chaque semaine, il faudra 3 ans et demi pour achever ce processus", a estimé le ministre Nguyên Thiên Nhân.
D'après lui, les manquements aux normes de formation ou de sélection pourront être sanctionnés par des amendes administratives conformément à l'arrêté N°49 du gouvernement. Par exemple, 40 à 60 millions de dôngs en cas de sureffectif de 20%, 15 millions en cas d'embauche d'enseignants ne remplissant pas les conditions requises…
En conformité avec les statuts des universités promulgués par le gouvernement, le ministre de l'Éducation et de la Formation est respon- sable de sanctionner les infractions commises par les écoles par des mesures pouvant aller de la simple mise en garde ou suspension du recrutement des étudiants jusqu'à la fermeture de l'école après accord du Premier ministre Nguyên Tân Dung.
Étudiants : acteurs de la vie de leur école
Ledit ministère a promulgué une réglementation sur la nécessité pour les écoles de fonctionner en toute transparence. Elles doivent informer aussi bien de leurs programmes, de l'identité de leurs enseignants que de leurs infrastructures de base ou de leur bilan comptable.
Chaque service d'inspection du ministère de l'Éducation et de la Formation compte seulement 15-20 personnes et se trouve parfois à des centaines de kilomètres de l'établissement scolaire qu'il doit inspecter. C'est pourquoi, devant ces moyens humains limités, il est nécessaire, selon le ministre Nguyên Thiên Nhân, que "les étudiants et enseignants eux-mêmes soient attentifs aux faiblesses de leur école en termes de formation, de règlements pour en référer aux services compétents de celle-ci qui devra, bien entendu, y répondre".
Selon lui, les universités ne sont pas seulement gérées par l'État, mais aussi par elles-mêmes. "Ce sont enseignants et étudiants de l'école qui doivent participer à sa gestion. Une société ne sera belle que lorsque tous nous nous rendrons maître, au quotidien, du lieu où nous travaillons", a-t-il insisté.
Quelque 450 étudiants pour 10.000 habitants en 2020
En 2001, le gouvernement a approuvé le Plan d'aménagement 2001-2010 du réseau national d'écoles supérieures. "Il s'agit là d'une base importante pour examiner la fondation des prochaines écoles", a affirmé le vice-Premier ministre Nguyên Thiên Nhân. L'augmentation du nombre d'établissements a accompagné celle d'étudiants. Si en 1997, le pays comptait seulement plus de 80 étudiants sur 10.000 habitants, leur nombre est passé à près de 200 en 2009. Cependant, ce chiffre est encore modeste si l'on compare avec des statistiques de certains pays datant de 2005. Par exemple : 374 étudiants/10.000 habitants en Thaïlande, 407 au Chili, 432 en Hongrie, 316 au Japon, 359 en France, 380 en Grande-Bretagne, 504 en Australie, 576 aux États-Unis, 674 en Corée du Sud.
Selon le Plan d'aménagement approuvé par le gouvernement, le Vietnam devrait compter un taux de 450 étudiants/10.000 habitants en 2020, soit l'équivalent de la Hongrie en 2005.
Hoàng Minh/CVN
(01/01/2010)