Initiative du Centre de recherche et de développement de l'éducation Trí Viêt et de la fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l'homme (FPH), il a attiré une soixantaine d'érudits, de professeurs, de gestionnaires... de pays d'Asie, d'Europe et d'Amérique.
"Le modèle d'université vietnamienne du 21e siècle doit satisfaire simultanément à 2 besoins. D'une part, une nécessité de modernisation dans le cadre de l'intégration au monde en préservant toutefois ses traditions. D'autre part, et plus important encore, s'ouvrir à la majorité de la population, et plus particulièrement à la celle des zones rurales", indique le professeur Duong Trung Quôc, secrétaire général de l'Association des sciences de l'histoire du Vietnam. Selon lui, nous devons établir une norme sur la base de ces critères : l'université doit enseigner aux étudiants un savoir qui leur permet de trouver facilement un emploi à la sortie de leur cursus, qui leur délivre par conséquent des compétences professionnelles de façon à ce qu'ils puissent également s'établir durablement dans la branche qu'ils auront choisie.
D'après Bùi Trân Phuong, rectrice de l'université Hoa Sen, "l'université du 21e siècle doit faire en sorte de former des générations d'étudiants aux qualifications et compétences suffisantes pour participer aux activités et à la gestion d'une société complexe du 21e siècle". S'agissant du modèle d'université du 21e siècle, "on peut considérer le modèle de club des universités d'envergure internationale comme une solution", relève-t-elle. Pour Mme Phuong, le club sert de lieu de partage des valeurs communes des universités de plan international, ayant de mêmes normes et vocations. Un lieu où chaque université locale peut partager et bénéficier des valeurs comme des fruits d'autres établissements. Et "grâce à ce genre de club, les opportunités d'accès à une éducation moderne par les personnes de conditions modestes seront beaucoup plus nombreuses", affirme-t-elle.
Soucieuse de l'œuvre d'éducation, Tôn Nu Thi Ninh, présidente du conseil fondateur du projet d'Université internationale Trí Viêt, estime que "l'université du 21e siècle doit être un établissement où tous ses acteurs, enseignants comme étudiants, exercent leurs droits et remplissent leurs devoirs de citoyen", c'est-à-dire, plus généralement, que tous aient voix au chapitre.
Quant à Trân Hà Anh, ancien vice-président de la Commission des sciences, des technologies et de l'environnement de l'Assemblée nationale, il déconseille de copier servilement les universités étrangères. Car le modèle d'universités occidentales existe depuis 3 siècles et ne s'est pas adapté aux mutations vers une société moderne telle qu'on la connaît aujourd'hui.
De son côté, Daniel Dos Santos, professeur de l'université d'Ottawa (Canada), souligne que les universités du 21e siècle doivent réfléchir sur leurs responsabilités sociales. S'étant rendu dans de nombreux pays, il constate que la réforme des universités est une question à la fois importante et pressante. Et la première responsabilité sociale de l'université, selon lui, est que "l'université doit permettre aux étudiants de les aider à découvrir leurs capacités réelles et non pas se limiter à... enseigner puis à remettre des diplômes".
Hector Zuniga Salinas, recteur de l'université Del Mar (Chili), insiste sur le fait qu'en cette période de mondialisation, il faut discuter de l'évolution des responsabilités sociales de l'université envers la société de la connaissance. "N'importe quelle université doit être responsable de l'amélioration du niveau de vie de la population et doit servir le développement culturel ainsi que la démocratie", martèle-t-il..
Huy Quang/CVN