Créer des écoles supérieures, c'est trop facile ?

L'Union des sciences et techniques du Vietnam a organisé en octobre à Hanoi un échange de vues pour donner des avis sur le projet d'amendement de la Loi de l'éducation 2005. En voici quelques-uns...

Il faut changer le processus de création des universités

(Enseignant du Peuple Trân Ðình Long, professeur à l'École polytechnique de Hanoi)

Le processus de création d'une école supérieure doit comprendre 2 phases : fondation, puis autorisation d'activité. En premier lieu, une fois sa programmation et son dossier conformes à la réglementation, elle pourra être créée. Après, elle devra préparer ses infrastructures, son équipement, son corps d'enseignants... Et elle ne sera autorisée à commencer son enseignement qu'une fois toutes les conditions requises réunies. Le ministère de l'Éducation et de la Formation doit fixer un système de critères précis sur ce point afin qu'une université puisse enseigner, et notamment en termes de nombre minimal d'étudiants, d'enseignants, de leur niveau, du rapport entre le nombre d'enseignants et celui d'étudiants...

Révision générale des universités nouvellement créées

(Professeur Nguyên Minh Thuyêt, chef adjoint de la Commission de la culture, de l'éducation, de la jeunesse, de l'adolescence et de l'enfance de l'Assemblée nationale)

Il est déconseillé de confier le pouvoir d'autoriser la création d'une université au ministre de l'Éducation et de la Formation comme le demande ce ministère dans le projet d'amendement de la Loi sur l'éducation. Mon point de vue personnel, comme celui d'ailleurs de la Commission de la culture, de l'éducation, de la jeunesse, de l'adolescence et de l'enfance de l'Assemblée nationale, c'est qu'une telle mesure doit être prise par le Premier ministre. En revanche, le début de l'enseignement entre dans les compétences du ministre de l'Éducation et de la Formation. Je demande donc à ce ministère de réviser de manière générale les établissements fraîchement créés ou ayant accédé à un statut supérieur afin de remettre de l'ordre et de traiter les éventuelles absences aux conditions requises par la réglementation.

Gestionnaires et enseignants sont décisifs

(Enseignant du Peuple Vu Duong Ninh, professeur de l'Université nationale de Hanoi)

Dans le projet d'amendement de la Loi de l'éducation, à propos des conditions de création des universités, les éléments comme les infrastructures et la superficie occupée sont abordés en premier, tandis que le contingent d'enseignants l'est en dernier. Ce qui se vérifie dans la réalité. D'après moi, la première condition pour la création d'une université concerne le contingent de gestionnaires et d'enseignants, qui doit répondre aux normes requises tant en quantité qu'en qualité, ce pour assurer la qualité de la formation.

L'université doit répondre aux normes minimales

(Docteur Nguyên Kim Dung, directrice adjointe de l'Institut de recherche de l'éducation de l'École normale supérieure de Hô Chi Minh-Ville)

Le ministère de l'Éducation et de la Formation n'a pas de réglementations qui fixent les sanctions encourues à l'encontre des écoles ne répondant pas aux normes minimales requises. Dans ce cas, quelle est la responsabilité de l'école pour améliorer la situation ? Et quel sera son sort si elle ne répond toujours pas aux normes lors de la deuxième expertise réalisée 5 ans plus tard ? Les options de la socialisation de l'éducation et de la diversification, de la popularisation de l'enseignement supérieur sont, d'après moi, toutes justes. C'est pourquoi, il paraît impératif de construire de nouveaux établissements d'enseignement supérieur. Mais il faut absolument s'assurer que ces écoles répondent aux normes minimales pour pouvoir fonctionner. Lorsque l'État donne son autorisation pour qu'une université soit créée, il faut que les organismes compétents qui en dépendent surveillent avant tout la qualité de la formation dispensée. C'est primordial.

Il faut fermer les écoles au sein desquels l'enseignement laisse à désirer

(Professeur Pham Minh Hac, ancien ministre de l'Éducation, membre du Conseil d'expertise de la qualité de l'éducation)

Parmi les 386 universités et écoles supérieures du Vietnam, 20 écoles d'élite ont fait l'objet du projet d'évaluation et d'expertise de la qualité mis en œuvre par le ministère de l'Éducation et de la Formation. Résultat : aucune d'entre elles n'atteint les normes escomptées. Dans le meilleur des cas, elles ne répondent qu'à 80% des critères fixés. Ces critères d'évaluation se basent sur la mission de l'école, sa vision à l'horizon 2020-2030, ses infrastructures, ses équipements, son programme de formation, ses enseignants, sa bibliothèque. Selon l'évaluation générale, le contingent d'enseignants est une des principales causes de ce constat. Même si les normes étaient de 50% moins strictes, les écoles ne pourraient les atteindre que dans au moins 5 à 10 ans. Il faut donc examiner, réviser les universités et écoles supérieures afin de fermer celles qui assurent une qualité de formation médiocre.

Huy Hoàng/CVN

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