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Belgique
Bruxelles barricadée face à une menace d'attentats "imminente"

Bruxelles est encore en "alerte maximale" le 23 novembre, quadrillée par l'armée et quasiment à l'arrêt face à des menaces "sérieuses et imminentes" d'attentats semblables à ceux de Paris, une situation inédite dans la capitale de l'Europe où plusieurs suspects sont activement recherchés.

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Le soir du 22 novembre, plusieurs opérations policières ont eu lieu notamment dans le centre de Bruxelles, à proximité de la Grand-Place, où selon un photographe de l'AFP un périmètre de sécurité avait été établi, ainsi que dans la région de Charleroi, selon les médias locaux.

La police met en place un périmètre de sécurité, le 22 novembre
Photo : AFP/VNA/CVN

Une source proche des autorités a ensuite indiqué que les perquisitions menées dans l'agglomération de Bruxelles avaient pris fin, avant une conférence de presse du parquet fédéral qui était attendue aux alentours de minuit.

La police avait expressément demandé aux médias de ne pas diffuser d'informations sur le déroulé et la configuration des lieux, et de s'abstenir de filmer en direct les opérations en cours.

La menace pour la capitale européenne est jugée "sérieuse et imminente" alors que la police traque encore un suspect-clé des attentats de Paris, Salah Abdeslam, et soupçonne d'autres personnes de vouloir passer à l'acte.

Les autorités ont décidé de maintenir le niveau d'alerte terroriste à son maximum (le niveau 4) dans la région bruxelloise (1,2 million d'habitants) et de "diminuer les grands événements, de maintenir la fermeture du métro", a annoncé le 22 novembre en début de soirée le Premier ministre Charles Michel.

"Les écoles seront fermées demain à Bruxelles", ainsi que les crèches, les universités et les hautes écoles, a-t-il ajouté. Du jamais vu dans le royaume. Une nouvelle évaluation du niveau d'alerte sera faite l'après-midi du 23 novembre.

"Ce que nous redoutons ce sont des attaques similaires à Paris, avec plusieurs individus, avec des offensives à plusieurs endroits" avec pour cibles potentielles "des endroits très fréquentés", a précisé, le ton grave, le Premier ministre.

Le 21 novembre, il avait déjà évoqué ces risques et pris des mesures drastiques qui ont transformé Bruxelles en ville morte tout le week-end. Outre le métro fermé, les places de marchés, les commerces, les lieux de spectacle, les musées et certains cafés ont gardé porte close.

Plusieurs suspects en cavale

Il y a "plusieurs suspects, c'est pourquoi nous avons mis en place une telle concentration de moyens", avait expliqué le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon, sans préciser le nombre de personnes recherchées. Le gouvernement belge reste muet sur l'avancée de l'enquête.

Dans un pays à cran, plusieurs fausses alertes terroristes ont été signalées dimanche, dont une au siège d'un groupe de médias à Vilvorde, une ville flamande placée en alerte maximale.

Parmi les suspects activement recherchés figure Salah Abdeslam, Français de 26 ans résidant en Belgique, qui a joué au minimum un rôle de logisticien dans les attentats de Paris qui ont fait 130 morts. Neuf jours après, il reste introuvable. Son frère Brahim s'était fait exploser dans un restaurant parisien le 13 novembre.

Un soldat belge sur la Grand-Place de Bruxelles, le 22 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'homme, "ennemi public numéro un" pour la presse belge, aurait été exfiltré vers la Belgique quelques heures après les attentats de Paris, selon deux hommes qui disent l'avoir aidé. Selon l'avocate de l'un d'entre eux, Salah Abdeslam semblait "extrêmement énervé" durant le trajet et "peut-être prêt à se faire sauter".

Pour son frère aîné Mohamed, Salah a dû décider "de ne pas aller au bout de ce qu'il souhaitait faire (...), c'est ma conviction", a-t-il affirmé le 22 novembre lors d'un entretien télévisé, où il a de nouveau appelé son frère à se rendre.

Appel à témoins

La police française a diffusé le 22 novembre un appel à témoin, assorti d'une photo, pour identifier le troisième kamikaze des abords du Stade de France. Cet homme est passé par l'île grecque de Leros, en même temps qu'un autre kamikaze du stade de France, dont la photo a déjà été diffusée mais qui reste non identifié.

Jusqu'ici, seul l'un des trois auteurs des attaques-suicide près du stade a été identifié: il s'agit de Bilal Hadfi, un Français de 20 ans qui résidait en Belgique.

En Belgique, un troisième suspect arrêté a été inculpé le 20 novembre pour terrorisme. Des armes ont été retrouvées à son domicile, mais pas d'explosifs.

L'enquête se poursuit également en Turquie, où un Belge d'origine marocaine-Ahmad Dahmani, 26 ans-soupçonné d'avoir aider à repérer des cibles pour les attentats à Paris, a été arrêté.

La peur de nouvelles attaques reste vive. Un avion de la Turkish Airlines devant relier New York à Istanbul, avec 256 personnes à son bord, a été dérouté vers le Canada en raison d'une alerte à la bombe.

Dans ce climat, le président américain Barack Obama a rappelé qu'il se rendrait à la grande conférence sur le climat à Paris (COP 21), appelant les dirigeants de tous les pays à faire de même pour montrer que le monde n'a pas peur des "terroristes".

Sur le plan diplomatique, le président François Hollande doit entamer le 23 novembre un marathon pour forger une vaste coalition contre l'EI, qui a revendiqué les attentats.

Il doit recevoir à l'Élysée le 23 novembre le Premier ministre britannique David Cameron, avant de s'entretenir avec M. Obama le 24 novembre à Washington, Angela Merkel le 25 novembre à Paris puis Vladimir Poutine le 26 novembre à Moscou.

Sur le terrain militaire, le porte-avions français Charles de Gaulle a terminé le 22 novembre ses exercices d'entraînement en Méditerranée orientale, avant d'engager ses chasseurs, potentiellement dès le 23 novembre, contre l'EI en Syrie et Irak, selon une journaliste à bord.

La France, traumatisée, va rendre hommage à ses morts. Les premiers enterrements devraient avoir lieu dès le 23 novembre, avant un hommage national le 27 novembre.

AFP/VNA/CVN

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