En dehors de l'enseignement de la langue vietnamienne aux enfants préparant l'école primaire, la durée de formation en vietnamien a été portée de 35 à 50 semaines. Grâce à cette décision, ces dernières années, le taux d'élèves faible en vietnamien dans les provinces montagneuses du Nord a considérablement diminué. D'après le ministère, les succès des élèves de ces ethnies dépendent de leurs capacités dans cette langue.
Afin d'atteindre ces résultats, les enseignants ont eu un rôle important. Ce sont eux qui communiquent souvent en vietnamien avec les élèves via les cours. L'enseignement en vietnamien permet aux élèves de mieux comprendre les cours.
Les élèves des ethnies minoritaires, surtout dans les régions lointaines, ont une faible capacité de communication en vietnamien, car ils s'expriment quotidiennement dans leurs langues. Et c'est d'ailleurs un des grands obstacles pour les enseignants venus de la plaine, au point qu'ils sont conduits à apprendre la langue locale avant d'enseigner le vietnamien.
La plupart des enseignants de la haute région viennent de la plaine, mais beaucoup d'entre eux connaissaient une langue d'une minorité dès avant leur départ en haute région. Ils sont souvent obligés d'en apprendre d'autres pour dispense leur enseignement. Selon la directrice de l'école Nà Khoa, district de Muong Nhe, province de Diên Biên (Nord-Ouest), "environ 70% des enseignants connaissent le H'mông. Ainsi de l'institutrice Bùi Thi Si, originaire de Muong, qui le parle couramment, et qui est très appréciée de ses élèves".
Difficultés pour les élèves comme pour les enseignants
La grande difficulté de ces élèves est d'abord de communiquer en vietnamien, qui est la langue officielle de leur pays et donc celle utilisée dans les manuels scolaires. Afin de mieux comprendre les leçons, essentiellement pour les élèves de la première classe (équivalente à CP en France), parler couramment vietnamien est nécessaire.
Pour les instituteurs, l'enseignement du vietnamien avant l'entrée en primaire est négligent dans les régions ethniques. Beaucoup de communes lointaines du Nord-Ouest n'ont pas d'école maternelle, qui permettent de bien préparer ces jeunes à l'apprentissage du vietnamien.
Afin d'y remédier, plusieurs provinces ont pris des mesures pour améliorer la qualité de l'enseignement de cette langue, telle Lào Cai (Nord-Ouest) dont le Service provincial de l'éducation et de la formation organise fréquemment des concours de langue vietnamienne pour les élèves de la première classe.
De la sorte, les élèves en cycle secondaire de Lào Cai parlent couramment le vietnamien. Les élèves H'mông de l'école Ta Cu Ty, la zone la plus éloignée du district de Bac Hà, sont confiants dans leur capacités de communication en vietnamien avec les cadres locaux. Outre les programmes d'enseignement, les activités extrascolaires en vietnamien sont de plus en plus renforcées.
Préparation des écoles
Les provinces comprenant un grand nombre d'élèves minoritaires se sont préparées pour recevoir ceux-ci en maternelle. Dans les localités, essentiellement les communes lointaines qui ne possèdent donc pas de crèches, les services de l'éducation et de la formation sont responsables de l'organisation de cours préparatoires.
Ainsi, la province de Kon Tum (hauts plateaux du Centre) a scolarisé en primaire plus de 50.000 jeunes dont 65% d'ethnies minoritaires pendant l'année scolaire 2010-2011. Le service provincial a rédigé pour ces derniers un cahier intitulé "Apprendre le vietnamien destiné aux enfants d'ethnie minoritaire" en s'appuyant sur le programme du ministère de l'Éducation et de la Formation. En particulier, les enfants de cinq ans ont l'occasion d'étudier la matière "environnement" en vietnamien.
Le secteur de l'éducation de Kon Tum organise des concours biennaux intitulés "Meilleurs enseignants du vietnamien" et "Technique de communication en vietnamien chez les enfants de cinq ans".
Sur la base des programmes du Service provincial de l'éducation et de la formation, toutes les écoles maternelles utilisent ce cahier "Apprendre le vietnamien destiné aux enfants d'ethnie minoritaire" dans leur programme.
La crèche Hoa Phuong (ville de Kon Tum) organise souvent les concours en vietnamien sur la sécurité routière, raconter une histoire..., ce afin d'encourager l'apprentissage chez les enfants. Ces trois dernières années, "la construction de deux écoles-internats dans deux villages éloignés a permis aux élèves d'apprendre à plein temps pour renforcer leurs capacités en vietnamien", déclare sa directrice Nguyên Thi Thu Huong.
La crèche Nang Hông (ville de Kon Tum), qui accueille un grand nombre d'enfants d'ethnies, se consacre également à l'enseignement du vietnamien, dont l'utilisation est encouragée à la maison pour mieux pratiquer. Kon Tum a de plus en plus de livres en vietnamien dans ses bibliothèques, surtout dans les zones où vivent de nombreux élèves d'ethnies minoritaires.
Hoàng Nam/CVN